Outokumpu Stainless Tubular Product, OSTP est une petite entreprise, filiale du groupe industriel finlandais du même nom, qui emploie 21 salariés à Villeurbanne. Spécialisée dans le stockage et la revente de raccords tubulaires en acier, elle mène, depuis sa création, en 1984, une politique de formation soutenue. « Comme nous faisons partie d'un groupe international, les formations en anglais, en particulier, sont fréquentes, explique Geneviève Perez, adjointe du directeur administratif et financier. Comme celles en gestion ou comptabilité. »

Chez OSTP, la réforme de la formation va donc s'inscrire dans un paysage déjà bien dessiné. Et si, pour l'instant, aucun contrat ni période de professionnalisation ne sont programmés, le DIF a déjà fait l'objet d'un important travail d'information, avec, dès mai 2005, l'envoi de courriers aux délégués du personnel et l'organisation de réunions de service, chaque salarié s'étant vu attribuer un compteur personnel. « Quelques-unes des demandes étaient déjà prises en compte dans le plan de formation, explique Geneviève Perez. Mais nous avons aussi eu quatre demandes de spécialisation plus spécifiques, intégrées dans le projet professionnel des salariés, qui, elles, seront prises en compte sur le DIF, hors plan. »

OSTP a lancé, en 2005, une démarche lourde qui combine la VAE et le DIF. Ainsi, la société a incité, puis soutenu, cinq personnes du service de logistique à s'engager dans une VAE. « Il s'agissait d'aider des gens qui ont de l'expérience, mais pas, ou peu, de diplômes, à accéder à un titre diplômant, tout en se réconciliant avec la formation, précise Geneviève Perez. Nous les avons soutenus dans le montage de leur dossier et nous payons leur accompagnement à la VAE, effectué sur leur temps de travail. En contrepartie, nous leur avons demandé d'y consacrer leurs heures de DIF. »

Avec l'Opcareg Rhône-Alpes, l'entreprise a pu obtenir, pour ce projet innovant, une prise en charge de 50 % du coût de la VAE, au titre d'un EDDF (engagement de développement de la formation). Pour Guy Fauconnet, qui a suivi le dossier à l'Opcareg, « cette démarche est une sorte de co-investissement, fructueuse pour les salariés comme pour l'entreprise ».

Le montage des dossiers, depuis l'été, «très complexe» pour l'entreprise, a déjà abouti à l'accord de la DDTEFP pour quatre d'entre eux. Ces bénéficiaires suivront avec l'Afpa un accompagnement de deux fois huit heures (1 800 euros) pour valider un diplôme d'agent magasinier. Leur encadrant, qui attend encore une acceptation, vise, lui, un diplôme de technicien logistique d'entreposage, et devrait suivre une formation, avant de bénéficier, à son tour et selon les mêmes modalités, d'un accompagnement vers la validation.