Le papy-boom semble déjà créer des pénuries de compétences dans... les services de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (Cnav). Le 3 janvier, les syndicats FO, CGT, CFDT et CFTC de la Cnav ont dénoncé le « manque d'effectifs criant » dans les agences d'Ile-de-France, pour traiter le flux des dossiers de départ à la retraite des baby-boomers.

Selon ces syndicats, s'exprimant lors d'une conférence de presse, la charge de travail va augmenter de 16 % pendant les trois années (2005-2008) de la convention d'objectifs et de gestion passée entre la Cnav et l'Etat.

Les postes supplémentaires prévus sont au nombre de 25, pour un effectif actuel de 600 techniciens et hôtesses d'accueil en Ile-de-France. La direction reconnaît une hausse à venir de la charge de travail de 5 % par an, mais considère que des évolutions technologiques permettront de compenser cette progression.

Selon FO, la convention prévoit le traitement de 2 500 à 3 000 dossiers d'assurés de 55 à 65 ans par technicien et par an, soit 14 dossiers assurés par jour, « or, on reçoit déjà, actuellement, jusqu'à 32 assurés par jour ». La CGT considère que les difficultés d'application de la loi Fillon sur les retraites « amplifient des dysfonctionnements déjà existants ». Le taux d'erreur dans le traitement des dossiers avoisinerait 10 %, selon les syndicats, contre 1 % avant la réforme Fillon.

La situation au niveau national serait aussi problématique qu'en Ile-de-France, assurent les représentants des salariés. Après une grève, le 15 décembre, les syndicats doivent décider, en assemblée générale, le 12 janvier, de la suite du mouvement.