Après l'annonce du rachat des chantiers navals de l'Atlantique (Alstom Marine) par le norvégien Aker Yards, seule la CGT s'inquiète des conséquences sur l'emploi.
Dans le concert de réactions qui a suivi l'annonce, le 4 janvier, de la vente des Chantiers de l'Atlantique, propriété d'Alstom, au groupe norvégien Aker Yards (13 000 salariés), seuls la CGT et le parti communiste ont exprimé leurs inquiétudes quant aux conséquences de cette opération sur l'emploi. La CFDT, majoritaire sur le site de Saint-Nazaire (44), a accueilli la nouvelle favorablement, estimant que cette cession s'inscrivait dans « un véritable projet industriel européen ».
Fortement secoué par la concurrence sud-coréenne, le marché des paquebots de croisière voit, en effet, naître un ensemble qui se hisse à la seconde place mondiale, derrière l'italien Fincantieri. Pour dissiper toutes craintes sociales, Karl Erik Kjelstad, Pdg d'Aker Yards, a indiqué qu'il reprenait tous les salariés et qu'il comptait « mieux répartir le plan de charge du groupe pour avoir plus d'activités à Saint-Nazaire ». La particularité des chantiers navals nazairiens, qui emploient environ 3 000 collaborateurs, est de faire vivre plus de 6 000 personnes, en comptant les sous-traitants, pour la plupart installés dans le bassin d'emploi de Saint-Nazaire. Quelle sera la politique du scandinave vis-à-vis de ces PME ?
La cession des Chantiers de l'Atlantique, déficitaires en 2005, ne constitue pas une surprise. Patrick Kron, Pdg d'Alstom, n'a jamais caché que cette activité n'était plus un aiguillon stratégique pour son groupe, désormais recentré sur les matériels de transport ferroviaire et l'énergie. Il avait tenté de convaincre les pouvoirs publics de rapprocher les Chantiers de l'Atlantique de DCN. Sans résultat. Comme quoi, le patriotisme économique, affiché par le gouvernement dans l'affaire Danone, a ses limites.