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Enquête

Un précurseur en matière de charte sociale

Enquête | publié le : 10.01.2006 | Marion Leo, à Berlin

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Un précurseur en matière de charte sociale

Crédit photo Marion Leo, à Berlin

En 2002, VW était le premier groupe automobile à signer une charte sociale avec les représentants des salariés. Aujourd'hui, ces derniers dressent un premier bilan positif.

La liste est impressionnante. Sur une page web toute neuve, baptisée «développement durable» (*), le constructeur automobile allemand Volkswagen détaille tous les engagements qu'il a pris ces dix dernières années en matière de corporate social responsability.

Mai 1995 : VW est l'un des premiers groupes à s'obliger volontairement à respecter des critères en matière de protection de l'environnement. Ils seront complétés, en 2002, par une nouvelle liste.

Protection du travail et de la santé

En juin 2002, Volkswagen est le premier constructeur automobile à conclure, avec son comité d'entreprise mondial et la Confédération syndicale internationale de la métallurgie, une charte sociale. Celle-ci garantit aux quelque 342 000 salariés du groupe dans le monde une série de droits fondamentaux, dont le droit d'association, l'interdiction de toute discrimination et du travail des enfants...

Septembre 2004 : VW signe une nouvelle charte en matière de protection du travail et de la santé. Mais qui contrôle tous ces engagements, et comment ?

Contrôle paritaire

Wolfsbourg, au siège du constructeur en Allemagne. Magdalena Brüning, membre du comité central d'entreprise, explique que le respect de la charte sociale, par exemple, est à la fois contrôlé par la direction et par le comité mondial d'entreprise. Le contrôle prend la forme d'un questionnaire, réalisé parallèlement, tous les deux ans, par la direction auprès des DRH et par le comité auprès de ses membres.

Le questionnaire le plus récent n'a pas encore été dépouillé. « Il y a deux ans, notre enquête a donné des résultats très satisfaisants. La charte a bien été communiquée aux salariés et il n'y a eu aucun problème majeur », constate la représentante du personnel.

Mais la question la plus délicate concerne le contrôle des engagements sociaux pris par les fournisseurs. Car la charte sociale précise que VW « soutient et encourage expressément ses partenaires commerciaux à tenir compte de cette déclaration ». Comment contrôler cette clause ? VW a créé un groupe de travail pour répondre à cette question. Mais les résultats ne sont pas encore officiels. « La tâche est difficile, car les fournisseurs sont très nombreux et divers », précise Magdalena Brüning. Rien qu'à Wolfsbourg, VW travaille avec quelque 6 000 fournisseurs.

Compte-rendu mensuel

Leoni, groupe allemand spécialisé dans les câbles spéciaux et les systèmes de câblage, fait partie, depuis 2003, des rares entreprises de la métallurgie à avoir signé un tel accord global. Le groupe emploie près de 30 000 personnes, dont 90 % à l'étranger. Une fois par mois, ses cadres doivent rendre compte à la direction de l'application de la charte. Et, une fois par an, la direction en discute avec le comité d'entreprise européen. Celui-ci dresse, lui aussi, un premier bilan positif.

Gabriele Bauer, cosignataire de la charte pour le comité d'entreprise européen, raconte, ainsi, qu'au lendemain même de la signature, la direction a appris la présence parmi ses salariés en Chine d'un garçon de moins de 16 ans. « Au total, la charte a bien été traduite et communiquée aux salariés. Mais tous nos sites, notamment en Europe de l'Est, ne possèdent pas de représentants des salariés. Nous devons les aider à s'organiser », met en avant Gabriele Bauer.

(*) <www.volkswagen-nachhaltigkeit.de>

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin