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Enquête

« Les donneurs d'ordres doivent faire preuve de responsabilité »

Enquête | ENTRETIEN AVEC | publié le : 10.01.2006 | G. L. N.

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« Les donneurs d'ordres doivent faire preuve de responsabilité »

Crédit photo G. L. N.

E & C : Les audits de RSE sont-ils efficaces ?

B. C. : Tous les donneurs d'ordres l'admettent : la quête d'efficacité ne passe pas par une augmentation indéfinie du nombre d'audits, mais par une amélioration des outils, méthodes et processus. C'est ainsi que Casino et les autres membres adhérents de l'ICS (Initiative clause sociale) ont achevé, au cours de l'année 2005, un gros travail qui aura porté à la fois sur la forme (la grille d'évaluation) et sur le fond (la méthodologie) de l'audit social.

Ce toilettage s'explique par la jeunesse de l'audit social (il s'agit de métiers en train de se faire), mais aussi en raison de l'étendue même du champ couvert que seule une équipe multispécialiste peut espérer appréhender. S'il s'agit bien là d'une piste de progrès, il nous reste néanmoins à considérer une autre évolution, laquelle réside dans les audits multipartites et l'intégration, dans la mise en oeuvre de ceux-ci, d'ONG ou de syndicats locaux prenant ainsi davantage en compte la réalité du terrain.

E & C : Quelle influence avez-vous sur des fournisseurs de pays dont l'Etat peut être défaillant à faire respecter la réglementation locale, par exemple ?

B. C. : Dans de nombreux cas, il est possible d'engager un débat avec les fournisseurs, en utilisant un biais économique. Ainsi des questions d'hygiène et sécurité et du coût des primes d'assurance. De fait, une fois le curseur positionné sur l'économique, il devient plus facile (et plus efficace) d'entamer avec eux une discussion sur la sécurité des machines et leur maintenance, avant de parler des opérateurs et de leurs conditions de travail.

Mais il faut aussi que les donneurs d'ordres fassent preuve de pratiques d'achats responsables : il est difficile de demander que soient réalisés des investissements de sécurité importants lorsque la durée du contrat n'excède pas six mois. Il ne faut pas, non plus, faire semblant d'ignorer qu'une exigence excessive en termes de prix ou de délai de livraison pourra conduire le fournisseur à sous-traiter en cascade ou à avoir recours à des dépassements systématiques d'horaires.

Le meilleur moyen d'avancer est, sans conteste, de développer un partenariat avec nos fournisseurs. La charte éthique que nous avons adoptée reconnaît que notre activité a un impact sur leur développement économique et que nous devons donc nous engager vis-à-vis d'eux.

Auteur

  • G. L. N.