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Enquête

L'association américaine propose du conseil en organisation

Enquête | publié le : 10.01.2006 | Caroline Talbot, à New York

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L'association américaine propose du conseil en organisation

Crédit photo Caroline Talbot, à New York

Les représentants de la Fair Labor Association essaient d'étendre leurs compétences, au-delà de l'audit des usines, au conseil en organisation.

La Fair Labor Association (FLA), groupe de travail mis sur orbite par Bill Clinton lorsqu'il était président des Etats-Unis, cultive sa différence. Les représentants de cette association, financée par les cotisations de 192 universités, plus de 1 000 fournisseurs de ces mêmes universités et 18 grandes marques (Nike, Reebok, Puma, Liz Claiborne, Phillips Van Heusen, H & M...), essaient de réaliser des audits plus poussés des entreprises du tiers- monde. « Aujourd'hui, assure Auret Van Heerden, président de FLA, de plus en plus de grands groupes européens et américains ont rédigé un code de bonne conduite pour leurs entreprises partenaires d'Asie et d'ailleurs. Et les audits se multiplient. Aux contrôleurs indépendants, (KPMG, PriceWaterhouseCoopers), la FLA préfère, localement, les organisations non gouvernementales ou des entités hybrides, mélangeant le savoir-faire de juristes, de comptables et de militants sociaux... pour mieux apprécier les conditions de travail des usines visitées. »

Question de conviction

FLA est, ainsi, en relation avec Global Standards au Vietnam, ou encore Coverco en Amérique centrale. « Ce sont des gens passionnés, des sociologues, des spécialistes de la condition féminine, justifie Auret Van Heerden, ils réalisent une analyse plus profonde grâce à leurs convictions. »

Des mesures correctives indispensables

La direction de FLA déclare ainsi mettre à jour, en moyenne, 19 à 20 violations des codes de conduite lors des visites de ses représentants. « Mais se contenter de réaliser ces «bons audits» ne change rien, estime Auret Van Heerden, si des mesures correctives ne sont pas adoptées ensuite. Le vrai travail commence après l'audit. » Ainsi, le président de FLA a-t-il remarqué, lors de ses nombreux voyages en Chine, un usage très répandu des heures de travail supplémentaires non payées. Les 60 heures par semaine sont très courantes. « Les patrons des usines ne disent jamais non à une nouvelle commande, explique-t-il. Mais, ensuite, ils sont confrontés à des tas de difficultés, leurs fournisseurs livrent en retard, ils ont mal calculé le prix de leurs échantillons, et, pour se rattraper, la solution la plus facile est d'allonger la durée du travail. »

Planification du travail

Comment briser cette spirale infernale ? Augmenter le prix des commandes ? Auret Van Heerden sourit. Les grands groupes américains n'accepteront jamais d'alourdir leurs factures fournisseurs à un moment où le consommateur occidental réclame des produits toujours moins chers. « Ce n'est pas une question de prix, c'est plus un problème d'organisation du travail », conclut le président de la FLA. Son association travaille donc en ce moment, en Chine, avec plusieurs gérants d'usine pour leur apprendre à mieux planifier, mieux calculer les estimations de prix de revient, mieux s'organiser... pour améliorer les conditions de travail.

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York