En l'espace de quelques années, la situation des salariés les plus âgés est devenue une véritable impasse. Alors que l'âge de la retraite a, de facto, reculé, c'est souvent dès 45 ans que les salariés voient les portes de l'emploi se fermer. Or, perdre son emploi à cet âge et ne pas en retrouver, cela signifie perdre près de vingt années de vie active !

Mais, si le gâchis est terrible au niveau individuel, il ne l'est pas moins au niveau collectif, puisqu'il incombe à la collectivité de faire vivre ces demandeurs d'emploi qui, le plus souvent, ne souhaiteraient que de se débrouiller tout seuls. Le chômage des seniors est loin de ne concerner qu'une seule génération. De près ou de loin, tous ont à en payer le prix.

Pour l'auteur, lui aussi exclu de l'emploi, au-delà des aspects techniques, le problème appelle une prise de conscience sociétale, car celui-ci n'existerait pas sans une surenchère irréaliste dans la course aux profits et la soumission aux représentations, en particulier celles liées à l'invasion du jeunisme.

Du terme «absurde» à celui de «volonté», l'auteur passe en revue les mots (les maux) corrélés à l'indifférence et à la casse individuelle et sociale du chômage des seniors.

Gérard Plumier a travaillé en bureau d'études et en atelier, avant de créer sa propre entreprise, puis de diriger un centre de formation continue. A 53 ans, il fait partie des seniors exclus de l'emploi.