Comment les prestataires de formation appliquent-ils pour eux-mêmes la réforme de la formation professionnelle ? L'Ecole de management de Lyon, EM-Lyon, compte 300 salariés, dont environ un tiers sont des enseignants hautement qualifiés, un tiers des assistantes et secrétaires atypiques (bac +3 ou 4, complétés par des formations de secrétariat) et un tiers des personnels qualifiés travaillant dans les fonctions supports (ressources humaines, services financiers ou de gestion, informatique...). Elle consacre 2,4 % de sa masse salariale à la formation, dont près de 50 % est assurée par des animateurs internes.

En 2004 et 2005, 70 % des salariés ont eu accès à la formation. « On n'applique aucune convention collective, remarque Michel Delivert, responsable des ressources humaines. Mais, nous avons décidé de mettre en oeuvre la loi sur la formation, pendant un an ou deux. Il s'agit, en effet, pour nous, d'apprendre et de prendre le temps d'échanger avec nos partenaires sociaux. »

Les salariés ont été informés des finalités du DIF et du compteur mis à leur disposition dès le 7 mai 2005. « Pour les nouveaux venus, en CDI ou en CDD de plus de quatre mois, une information sur le DIF est intégrée aux contrats de travail, complète Michel Delivert. Cela évite d'éventuels oublis un an après et des contraintes administratives supplémentaires. »

Dix demandes de DIF - hors du temps de travail et essentiellement pour du développement personnel ou de la gestion de stress - ont été prises en compte. « Nous sommes en apprentissage sur ce nouvel outil, nous avons voulu être libéraux, souligne le responsable des RH. Nous n'avons pas posé de contraintes aux collaborateurs, comme une période limitée pour faire les demandes ou un catalogue DIF. »

L'effort d'information sur la mise en place du DIF a généré un travail administratif important, mais Michel Delivert ne redoute pas que le budget de formation soit trop entamé par ce dispositif : « Nous réserverons une enveloppe spécifique sur le plan de formation, et utiliserons tous les nouveaux dispositifs de financement, comme la période de professionnalisation. »

Depuis trois ans, l'EM-Lyon mène des entretiens annuels d'activité pour cerner les évolutions de poste. L'EM maintiendra ces rencontres et introduira, tous les deux ans, des entretiens professionnels plus complets, auxquels les responsables hiérarchiques ont été formés par un organisme externe. Les périodes de professionnalisation devraient être particulièrement utilisées par la centaine de professeurs, notamment pour des formations linguistiques. L'EM-Lyon étudie la question avec son Opca, l'Opcareg-Rhône-Alpes.