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Les Pratiques

BPI recolle les morceaux des verriers normands

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 03.01.2006 | Benoît Vochelet

Pour faire face à une importante chute des marchés, l'industrie du verre a mis en place, dans la vallée de la Bresle, une cellule de reclassement interentreprises. Avec des taux de retour à l'emploi satisfaisants.

L'industrie du verre constitue, avec 7 000 emplois, la spécificité de la vallée de la Bresle, entre Normandie et Picardie. Mais ce secteur du verre est fragile. A partir de mars 2003, les plans sociaux, dépôts de bilan et liquidations se sont succédé. Gamaver-Symarco (sérigraphie sur flacons), avec 74 licenciements, et Metra-moules (mouliste de verrerie), avec 76 licenciements, sont rejoints dans la spirale par Polyver, Polygone, Sandec (flaconnage) ou Nusbaumer (mouliste). En novembre 2005, seize entreprises dont une majorité de petites PME ont fait l'objet d'un plan social. Au total, 454 personnes ont perdu leur emploi.

Cellule interentreprises

Les pouvoirs publics confrontés à cette crise ont décidé, dès août 2003, de mettre en place une cellule de reclassement interentreprises « à la demande des syndicats », note Philippe Lagrange, directeur adjoint à la direction départementale du travail.

« Le groupe BPI a répondu à l'appel d'offres et a été retenu », explique Pascale Zouaoua, chef du projet BPI vallée de la Bresle. Son originalité ? Mise en place en août 2003, la cellule n'a pas disparu au bout d'un an d'activité, elle a été prolongée, à la demande des pouvoirs publics, afin d'accompagner plans sociaux et liquidations. Et elle devrait poursuivre sa mission au minimum jusqu'en juillet 2006. De son côté, l'Etat finance cette cellule interentreprises au tarif de 2 000 euros par adhérent, les petites PME concernées par cette crise ne disposant pas de moyens spécifiques, hors convention ANPE, pour accompagner un retour à l'emploi.

78 % de retours à l'emploi

« Actuellement, 247 personnes ont adhéré au dispositif mis en place par la cellule interentreprises, poursuit Pascale Zouaoua, et nous obtenons 78 % de retours à l'emploi. » Parmi ces retours à l'emploi, qui concernent, en majorité, des opérateurs de production, 61 % sont actuellement en CDI. Les autres sont en CDD de plus de six mois ou en formation. Les reconversions ont eu lieu dans différents secteurs d'activités, l'industrie du verre, la plasturgie ou encore... l'aide à domicile.

Sans contester les chiffres de BPI, Nadine Leduc, la secrétaire de l'Union locale CGT, apporte un bémol. « J'ai des doutes sur l'avenir des CDI dans la sous-traitance verrière. Je les appelle plutôt des CDI précaires. C'est un secteur trop tributaire des donneurs d'ordres. » Pour Pascale Zouaoua, deux raisons expliquent ce succès. D'une part, le taux d'encadrement (un conseiller pour 30 adhérents), et, d'autre part, la prospection du bassin d'emploi. Après deux années de recherche, 850 postes sont apparus « disponibles » ! « Et ces postes, issus de ce que nous appelons le marché caché, n'ont pas été pourvus en totalité. »

Auteur

  • Benoît Vochelet