Marché de l'emploi soutenu mais instable ; concentration des acteurs du e-recrutement au niveau européen ; innovations technologiques ; arrivée des sociétés de travail temporaire sur le créneau des sites emploi ; envolée des applications et logiciels pour les candidats ; prise en compte des minorités et retour des jeunes diplômés. Telles sont les grandes tendances du recrutement en ligne prévues par le site emploi Keljob pour l'année 2006.

Le job board parie, notamment, sur une reprise du turn-over cette année. « Les salariés les plus courtisés sont ceux qui veulent bouger : les cadres en entreprise et les jeunes de moins de 35 ans », observe Olivier Fecherolles, Pdg de Keljob. La prévision de l'Insee, tablant sur un taux de chômage de 9,2 % en juin prochain, se conjugue avec les premiers effets du papy-boom, créant ainsi une tension sur le marché du recrutement. Tandis qu'au niveau européen, la mobilité géographique et professionnelle va être encouragée par la Commission européenne. Sans compter sur les nouveaux flux migratoires de salariés en provenance des pays de l'ex-bloc de l'Est.

Du coup, de nouveaux acteurs du e-recrutement, dont certains offrent des services gratuits et disposent d'une envergure internationale - Google Base, Hotjobs, Indeed, ou Kijiji - vont faire leur apparition. Sur le marché européen, Keljob mise sur une accélération du processus de concentration. « Il existe, aujourd'hui, deux grands réseaux en Europe, Monster et Stepstone, puis une poignée de sites réalisant un chiffre d'affaires annuel supérieur à 10 millions d'euros », remarque Olivier Fecherolles.

Les entreprises de travail temporaire pourraient aussi secouer l'ordre établi en lançant leur propre site. Récemment, Manpower et NRJ ont créé tonjob.fr, destiné à séduire les jeunes diplômés. Une niche de taille sur laquelle vont se battre les professionnels du recrutement, prédit Keljob : « C'est le retour en grâce des jeunes diplômés auprès des entreprises. Une tendance américaine qui émerge en France. » Autre lame de fond qui risque d'affecter les sites emploi : la prise en compte des minorités, et notamment, l'expérimentation du CV anonyme.

D'un point de vue technique, « les candidats sont prêts à payer pour des services liés à la recherche d'emploi : outils de suivi de candidature ; tableaux de bord synthétiques ; kits et conseils sur la rédaction de CV ; tests et offres plus complètes », explique Keljob. Le couplage entre les sites emploi et la géolocalisation est aussi à prévoir. L'utilisation du téléphone portable ira crescendo avec le développement des SMS et des flux RSS. Quant aux blogs RH, ils devraient s'affirmer comme un canal de recrutement à part entière. J.-F. R.