Depuis quatre ans, les agences Adia de l'Est lyonnais, couvrant, notamment, les communes de Vénissieux, Vaux-en-Velin ou Saint-Priest, proposent des formations comportementales à certains de leurs intérimaires.

Jeunes, issus de ces banlieues difficiles, peu ou pas formés, ils travaillent dans la manutention, le transport ou la logistique. « Les entreprises peuvent les faire travailler, même lorsqu'ils ne sont pas formés, en revanche, elles leur demandent d'être irréprochables sur le savoir-être », remarque Cédric Perbet, directeur des agences Adia de l'Est lyonnais.

Ce dernier liste certains problèmes comportementaux de ces intérimaires, souvent à l'origine d'une rupture anticipée de leur mission : retards, tenues de travail inadaptées aux exigences de sécurité (« short et tongs »), difficultés à distinguer le monde du travail de leur vie privée : « Certains parlent à leur chef comme à leurs copains, ou prennent comme une critique personnelle une remarque qui ne concerne que leur travail », explique Cédric Perbet. Le fait que beaucoup ne soient pas contraints à travailler parce qu'ils habitent chez leurs parents, et que certains se sentent victimes de discrimination raciale, n'arrange rien.

Pour réduire ce décalage avec les attentes des entreprises, pourtant fortement demandeuses de main-d'oeuvre, Adia a donc décidé, il y a quatre ans, de tester, en banlieue lyonnaise, des formations comportementales à destination de ces intérimaires. Réalisées par Lanceur d'étoiles, elles durent cinq jours et consistent en des jeux de rôles et des mises en situation. « Se mettre à la place du chef permet de comprendre que ce dernier est soumis à des contraintes, et qu'un client est en droit de se plaindre s'il n'est pas satisfait », explique Sylvie Bouillot, gérante de Lanceur d'étoiles.

Cette formation à visée responsabilisante semble porter ses fruits, puisque le dispositif est, aujourd'hui, étendu à plusieurs sites d'Adia en banlieue. « Les bénéficiaires acceptent plus facilement les remarques de leur supérieur, les échanges sont plus faciles », déclare Cédric Perbet, qui admet, cependant, qu'il n'obtient pas 100 % de réussite. « Sur les huit derniers chauffeurs-livreurs qui ont suivi cette formation, un est maintenant en CDI, trois sont en CDD, trois en intérim, et un a abandonné », explique-t-il.

Adia propose ces formations dans le cadre de contrats de développement professionnel des intérimaires (CDPI), contrats spécifiques à l'intérim, comportant un volet formation dont le financement est mutualisé, accessibles à des personnes peu ou pas formées, totalisant 450 heures d'ancienneté dans le travail temporaire, et sans condition d'âge.

Implantations : 460 sites

Chiffre d'affaires : 1,51 milliard d'euros

Effectifs : 1 950 salariés permanents