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La baisse du chômage reste à confirmer en 2006

L'actualité | L'événement | publié le : 20.12.2005 | Anne Bariet

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La baisse du chômage reste à confirmer en 2006

Crédit photo Anne Bariet

L'Insee vient de rendre publiques ses prévisions pour 2006. L'institut annonce un taux de chômage de 9,2 % en juin prochain. Mais, pour y parvenir, il reste encore à doper les créations d'emploi.

De l'année qui s'achève, le gouvernement retiendra au moins une chose : la lutte contre le chômage, priorité des priorités, devrait commencer à produire ses premiers effets. Le taux de chômage devrait être ramené, de 9,7 % en octobre, à 9,5 % fin 2005, selon l'Insee. Il était de 10 % en janvier. Premiers résultats des mesures engagées cette année ? Deux programmes ambitieux ont été lancés : la loi de cohésion sociale, le 18 janvier, reposant en partie sur les mesures de traitement social du chômage avec les contrats d'avenir, et le plan d'urgence pour l'emploi, initié par Dominique de Villepin, en juin, ciblé, en partie, sur les petites entreprises de moins de 20 salariés, avec le contrat nouvelles embauches.

Quelles sont les prévisions pour 2006 ? Jean-Louis Borloo, ministre de la Cohésion sociale, pourrait profiter, à nouveau, d'une baisse du nombre de demandeurs d'emploi. L'Insee prévoit, en effet, un taux de chômage de 9,2 % pour juin.

Echéance électorale de 2007

Le gouvernement espère, ainsi, poursuivre cette décrue jusqu'à l'échéance électorale de 2007. Il pourrait également profiter des nombreux départs à la retraite des générations nées après la guerre. Et notamment de ceux des salariés ayant exercé des carrières longues bénéficiant massivement de la possibilité de partir de façon anticipée, un dispositif mis en place le 1er janvier 2004. Mais, pour être réellement serein, il faudrait qu'il puisse tabler sur une plus forte amélioration de l'emploi dans le secteur marchand. Or, jusqu'ici, si le chômage baisse, les créations d'emploi sont restées faibles : 73 000 postes ont été créés, en 2005, selon l'Unedic (60 000 selon l'Insee).

Plus de 100 000 emplois espérés

L'année 2006 s'annonce sous de meilleurs auspices : 136 000 emplois sont attendus dans le secteur marchand, selon l'Unedic ; et 117 000, selon l'Insee. Tous les secteurs devraient être concernés, sauf, peut-être, l'industrie. Jean-Louis Borloo espère, notamment, « un fort mouvement de créations d'emploi » dans les secteurs du bâtiment et du logement, qui devraient générer entre 60 000 et 100 000 emplois de plus. Il espère, en outre, dépasser son objectif de création de 500 000 emplois en cinq ans dans le domaine des services.

Signes de reprise

D'ores et déjà, la note de conjoncture du régime d'assurance chômage permet de détecter quelques signaux avant-coureurs de reprise : l'intérim a connu une augmentation de 2,9 % au troisième trimestre 2005, soit la création de 18 300 postes d'intérimaire. Par ailleurs, le secteur de la recherche et développement continue à grossir ses effectifs. Un investissement en matière grise, souvent concrétisé par la création d'emplois industriels et tertiaires.

« Nous notons un regain progressif de l'emploi salarié, indique Jean-Pierre Revoil, directeur général de l'Unedic. Mais ce regain reste fragile. Il faudra consolider ces progressions. » Plusieurs résultats demandent, en effet, à être confirmés. Primo, il est encore difficile d'évaluer l'impact du contrat nouvelles embauches ; 100 000 CNE auraient été signés, selon le gouvernement. Mais, plus prudente, l'Insee préfère attendre plusieurs trimestres pour donner ses premiers résultats.

Par ailleurs, combien résisteront à la période d'essai de deux ans ? Le CNE peut, en effet, être rompu, à tout moment, durant cette période, par l'employeur, sans justification.

Secundo, la baisse du chômage repose, en partie, sur les contrats aidés. Mais ceux-ci ne favorisent pas forcément les passerelles vers l'emploi concurrentiel.

Des mesures en expérimentation

Enfin, les mesures engagées pour lutter contre les licenciements économiques, notamment la convention de reclassement personnalisé et le futur contrat de transition professionnelle, expérimenté au premier semestre prochain, doivent encore faire leurs preuves. Pour confirmer un vrai rebond.

L'Inde, leader des recrutements

Les prévisions optimistes de Jean-Louis Borloo, qui est convaincu « que le chômage va continuer à baisser de manière forte dans les mois qui viennent », sont-elles réalistes ? L'indicateur trimestriel, réalisé par Manpower auprès d'un millier d'entreprises françaises, n'a pas pris position, car, pour l'heure, rien ne laisse présager une embellie.

4 % des employeurs envisagent de recruter au premier trimestre 2006 ; 4 % s'attendent à réduire leurs effectifs, selon l'enquête. Il s'agit là du résultat le plus faible enregistré en France depuis le lancement de l'étude, au troisième trimestre 2003.

Par secteurs d'activité, les perspectives de recrutement sont mauvaises dans les services publics (-4 %), et l'industrie manufacturière (-2 %). Elles sont meilleures, en revanche, dans le secteur de la construction (+ 8 %), de la production et de la distribution d'électricité, de gaz et d'eau (+ 7 %) et dans celui des activités financières, immobilier et services aux entreprises.

En Europe, la France se situe dans la ligne médiane. Les Anglais, les Irlandais et les Norvégiens étant les plus optimistes, avec une hausse, respectivement, de 13 %, 11 % et 11 %. L'Allemagne et l'Autriche se placent dans le peloton de queue avec des scores négatifs (-4 % et -3 %).

Au niveau mondial, les perspectives d'emploi sont encourageantes. En effet, 19 des 23 pays interrogés prévoient d'accroître leurs embauches. L'Inde surclassant tous les autres pays, avec 40 % d'embauches en plus au premier trimestre 2006.

Auteur

  • Anne Bariet