Quel est l'engagement des salariés ? C'est à cette question que se propose de répondre la dernière enquête du cabinet Towers Perrin, intitulée «Global Workforce Study»', présentée le 15 décembre dernier. En la matière, la tiédeur domine. En effet, sur l'ensemble de l'échantillon*, 62 % des salariés interrogés répondent qu'ils sont modérément engagés (67 % pour les Européens), contre 14 % de fortement engagés et, à l'inverse, 24 % de désengagés.

La première surprise arrive de l'Inde et du Japon. « Ces pays enregistrent les taux les plus importants de salariés désengagés, avec respectivement 56 % et 41 % », présente Marion Marchal, consultante responsable France de cette étude. Du côté des «bons» élèves : le Mexique et le Brésil, avec respectivement 40 % et 31 % de fortement engagés. Les salariés français se classent dans la moyenne, avec 23 % de désengagés. « Attention, ce taux gagne 5 points par rapport à 2003, date de la première enquête du genre », signale Marion Marchal. Pour autant, « rien d'inéluctable. Les salariés français, notamment, manifestent une vraie bonne volonté, à condition que leur entreprise leur prête attention. » Ainsi, ils sont une grande majorité (68 %) à se soucier de l'avenir de leur entreprise et à vouloir contribuer à son succès (71 %), mais aussi à faire des efforts qui dépassent les attentes normales (58 %).

Mais les salariés sont, toutes nationalités confondues, moins de la moitié à penser que leur direction générale se soucie sincèrement de leur bien-être. Pire, les dirigeants, selon environ les deux tiers des salariés, ne favoriseraient pas les nouvelles idées, agiraient de façon incohérente par rapport aux valeurs de l'entreprise et ne feraient aucun effort pour être visibles et disponibles. La promesse, lors d'une prochaine embellie conjoncturelle, d'un turn-over important !

* Enquête réalisée auprès de 86 000 salariés de 16 pays (3 300 salariés en France).