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Réajuster ses choix

Demain | Chronique | publié le : 20.12.2005 | De meryem Le Saget De meryem Le Saget

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Réajuster ses choix

Crédit photo De meryem Le Saget De meryem Le Saget

Les médias mettent en scène un monde scientifique quasiment illimité et des progrès qui repoussent sans cesse les frontières du possible. Face à cette promesse d'un monde toujours plus grand et accessible, l'individu ressent comme un décalage. Car sa vie est pleine de contraintes, de limites, de tiraillements et de contradictions. Ses deux plaintes majeures sont : « Je ne contrôle pas grand-chose » et « Je n'ai pas le temps de faire ce que je voudrais ». Effectivement, les événements le bousculent sans ménagement, alors qu'intérieurement, il aspire à davantage de stabilité et de cohérence. En fait, chacun est placé devant un grand test de confiance : oser croire que sa vie avance dans la bonne direction, qu'elle construit quelque chose dont on sera fier et que les turbulences d'aujourd'hui ne seront pas éternelles. Aujourd'hui, la solidité ne se trouve plus dans nos repères habituels (travail, famille, activités...), mais plutôt dans une détermination à faire face et une persévérance que l'on puise en soi.

La différence entre subir sa vie et la construire est une question d'état d'esprit. Quand on dit, par exemple, « Je n'ai pas le temps de faire ce que je voudrais », on laisse entendre que l'on subit les événements. Alors qu'en réalité, on devrait dire « J'ai préféré aller voir telle personne ou rester tard au bureau parce que c'était important ». De fait, on a arbitré, en valorisant davantage une activité plutôt qu'une autre. Prendre conscience qu'on a choisi est un acte de lucidité essentiel. Ensuite, il faut s'assurer que cette décision est bien en phase avec ses valeurs et que l'on n'a pas glissé dans la facilité. Rester tard au bureau, c'est parfois se laisser porter par le flot d'activités ; c'est plus facile que de résister ou d'avoir à dire non. Accepter des imprévus, c'est souvent se sentir plus vivant, en laissant un courant de dynamisme et de perturbation mettre du sel dans son quotidien. C'est aussi, parfois, plus simple de réagir à ce qui se présente, comme un joueur de ping-pong renvoie spontanément la balle, que d'initier un projet personnel ou de s'attaquer à des tâches longues, difficiles, ou tout simplement moins vivantes. Mais à force, la fatigue nous gagne. On fait des choses, beaucoup de choses, mais fait-on les bonnes ? On remplit ses journées du matin au soir, mais est-ce satisfaisant ou ressourçant ? La solidité intérieure se développe quand on met progressivement sa vie en phase avec ses aspirations profondes. Au lieu de subir en prétextant qu'on ne peut pas faire autrement, mieux vaut reconsidérer ses choix.

La démarche consiste à dresser un tableau de ses diverses activités avec le temps qu'on y consacre : travail, vie familiale, amis, sommeil et repos, loisirs, projets... Une fois ce bilan réalisé, on se pose une première question : cette répartition de mes journées traduit-elle correctement mes valeurs et ce qui rend une vie valable à mes yeux ? Si c'est le cas, tout va bien, sinon, certains réajustements sont nécessaires. Deuxième question : les activités de ma vie d'aujourd'hui me rapprochent-elles de ce que je veux construire ou accomplir ? Me permettent-elles d'apporter ma contribution à ce qui m'est cher ? La réflexion peut nous amener à revoir nos choix afin de les améliorer : consacrer moins de temps à ceci, faire plus de cela, rester vigilant... L'exercice est exigeant, mais ô combien salutaire, car les vieilles habitudes ont la vie dure. Elles saisissent toutes les occasions possibles pour nous dévier de l'essentiel.

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <lesagetconseil@wanadoo.fr>

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