Avec 26 000 salariés, l'Asie-Pacifique est en train de devenir la première zone d'implantation de Lafarge. Dans ce contexte, et alors que la grippe aviaire fait peser un risque de pandémie humaine, le spécialiste des matériaux de construction vient de se doter d'un dispositif de prévention contre cette maladie. « Le virus ne se transmet pas entre êtres humains, mais il y a un risque que la pandémie animale se transforme en pandémie humaine. Nous adoptons donc le principe de précaution », déclare Patrice Lucas, directeur des politiques sociales du groupe. Le plan de prévention concerne l'ensemble des salariés, et pas uniquement ceux présents dans cette zone.

En septembre dernier, le comité exécutif de l'entreprise a voté la création d'une cellule de veille et d'un réseau d'alerte. Cette cellule, basée à Paris, est composée de sept personnes qui se réunissent une fois par semaine. Le réseau d'alerte regroupe les DRH des business units de Lafarge dans tous les pays où le groupe est implanté. Ces derniers sont chargés de nouer des contacts avec les autorités nationales, de suivre l'évolution de la pandémie, de faire des rapports à la cellule de veille en France, et d'établir un scénario sur le maintien de l'activité économique en cas de déclenchement de la phase humaine de la maladie. Le réseau d'alerte dispose d'un accès à un site intranet dédié à la grippe aviaire. Lafarge s'est également lancé dans une campagne de communication en direction de ses managers, toujours via son intranet. A charge pour eux de relayer l'information auprès de leurs équipes. « Les informations diffusées sont délibérément factuelles afin de ne pas susciter d'inquiétudes disproportionnées chez les salariés », explique Patrice Lucas.

A côté de ces actions de communication, Lafarge a renforcé, pour une durée d'un an, sa collaboration avec son prestataire d'assistance médicale International SOS, « afin de bénéficier d'une assistance médicale supplémentaire en cas de déclenchement de la pandémie humaine », selon Patrice Lucas. L'entreprise recommande, également, la vaccination de ses salariés contre la grippe classique, « afin d'identifier plus facilement les symptômes de la grippe aviaire ». Par ailleurs, elle stocke des masques « qui seraient destinés aux salariés de nos principales implantations en contact avec le public », explique-t-il. En revanche, Lafarge n'a pas souhaité accumuler du Tamiflu®, d'une part, « parce que l'accès au médicament n'est pas possible partout », comme en France, d'autre part ; « parce qu'il est impossible de constituer un stock suffisant pour tous les salariés, pour un médicament dont l'efficacité en cas de pandémie humaine reste à démontrer ».