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Les Pratiques

BMW diversifie son recrutement

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 13.12.2005 | Marion Leo, à Berlin

Pour produire sa nouvelle Série 3, le constructeur allemand a ciblé une partie de son recrutement, notamment sur les seniors.

Des chiffres peu élevés, et pourtant exceptionnels : sur les 2 000 personnes récemment embauchées par BMW pour construire la nouvelle Série 3 dans une usine toute neuve, à Leipzig, 22 % ont entre 40 et 50 ans et 3,7 % plus de 50 ans, dont un salarié de 61 ans pour un poste à temps plein ou une femme de 59 ans, en CDI, au département Qualité. Et 30 % des recrutés étaient au chômage. « Notre politique d'embauche est très particulière », souligne BMW, à Francfort, qui rappelle que la plupart des entreprises allemandes n'embauchent que des «jeunes» de moins de 40 ans.

Pénurie de compétences

En dépit du choc démographique qui se profile, le culte du jeunisme continue à sévir en Allemagne. Seuls 37 % des actifs entre 54 et 65 ans travaillent encore outre-Rhin, contre 57 % aux Etats-Unis et 67 % en Suède. De nombreuses entreprises continuent à pousser leurs seniors à partir en préretraite. Or, au plus tard en 2010, l'Allemagne devrait souffrir d'une lourde pénurie de personnel qualifié suite au départ à la retraite de la génération du baby boom.

Chez BMW aussi, cette prise de conscience s'est faite progressivement. Dans les années 1980, la firme au blason bleu et blanc, qui se voulait résolument moderne, n'avait embauché que des moins de 40 ans dans son usine de Regensbourg. Aujourd'hui, la majorité des salariés sont grisonnants. « Notre politique d'embauche a changé. Nous essayons à présent d'avoir un personnel reflétant les structures de la société avec un équilibre hommes/femmes, jeunes/salariés expérimentés, etc. », explique la porte-parole.

Difficultés à convaincre

A Leipzig, BMW aurait même voulu recruter plus de seniors et de femmes. Mais la recherche s'est révélée étonnamment difficile. Quand les DRH se sont rendu compte que seuls les candidats «typiques» - jeunes et de sexe masculin - répondaient à leurs offres, ils ont lancé une campagne médiatique et contacté une agence locale pour l'emploi. Mais « pendant des mois, on ne nous a pas crus », raconte Rudolf Reichenauer, DRH de BMW à Leipzig. Les candidats visés, souvent chômeurs depuis longtemps, croyaient n'avoir aucune chance. Ils pensaient être trop vieux, trop lents, incapables de travailler avec les nouvelles techniques. « Tout ceci est faux. Aucune entreprise qui veut subsister sur le marché ne peut se passer de l'expérience des plus âgés », met en garde Rudolf Reichenauer.

Recrutés au fur et à mesure depuis 2001, les 2 000 salariés ont tous suivi une formation de plusieurs mois dans les usines «ouest-allemandes» de BMW. Depuis mai dernier, ils travaillent dans une structure ultra-moderne à Leipzig et la porte-parole de BMW tire un premier bilan positif : « Les jeunes et les plus âgés se complètent bien dans les équipes. Le climat de l'entreprise est très bon. »

Auteur

  • Marion Leo, à Berlin