Un coup pour rien. C'est le sentiment qui prédomine après la sixième séance de négociation interprofessionnelle sur la pénibilité au travail. « On avance lentement, très lentement même », souligne Pierre-Yves Montéléon, un des négociateurs de la CFTC.

Il faut dire qu'en confiant à un groupe de travail ad hoc l'épineuse question de la réparation pour les salariés ayant occupé des métiers pénibles et celle de son corollaire, la problématique des départs anticipés et de leur financement, les partenaires sociaux se sont, le 6 décembre dernier, affranchis du véritable enjeu de cette négociation qui découle de la réforme des retraites. Les propositions de ce groupe de travail seront vraisemblablement examinées le 31 janvier 2006, date du prochain rendez-vous entre partenaires sociaux. Le 6 décembre, les discussions ont donc essentiellement porté sur la prévention et sur la définition de la pénibilité.

Le fait marquant de cette séance aura finalement été la mobilisation des salariés de secteurs à risque - agroalimentaire, construction, métallurgie, énergie - qui se sont rassemblés devant le Medef, à l'appel de la CFDT et de la CGT. « On doit réparer cette inégalité qui frappe le monde ouvrier : entre un ouvrier et un cadre, il y a cinq ans d'espérance de vie en moins », affirmait Daniel Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT-Métallurgie.