PSA Peugeot Citroën, qui consacre environ 4 % de sa masse salariale à la formation de ses salariés et qui avait déjà créé en 1999 un ancêtre du DIF, n'est pas inquiet de l'arrivée du nouveau Droit individuel à la formation.
Aen croire François Soulmagnon, directeur de la formation et des conditions de travail de PSA Peugeot Citroën, le constructeur automobile a enregistré 1 700 demandes de DIF depuis la mise en place du nouveau droit individuel, en avril dernier. Les salariés du groupe bénéficient, depuis cette date, d'un DIF plafonné à 150 heures. S'y ajoutent les droits acquis depuis 1999 au titre du DIF maison (trois jours de formation par an pour les employés, techniciens, agents de maîtrise et cadres et une journée pour les ouvriers).
D'un point de vue budgétaire, le constructeur automobile a reporté sur le DIF l'enveloppe qui était précédemment attribuée à un droit individuel maison, mis en place en 1999, dans le cadre de la réduction du temps de travail. Cette enveloppe a néanmoins été légèrement augmentée en raison de l'incertitude qui règne sur la consommation de ce nouveau DIF. Elle n'a, pour l'instant, pas été totalement consommée et la direction des ressources humaines travaille actuellement à la définition de l'enveloppe 2006.
Il serait facile de faire de la vente forcée pour afficher un taux de consommation élevé, remarque François Soulmagnon. Mais, le choix a été fait de ne pas se donner un objectif chiffré en matière de consommation du DIF, mais plutôt de viser une courbe de développement et d'appropriation de ce droit par les salariés.
« Le nouveau DIF est plutôt mieux que ce qui existait avant et, surtout, plus utile pour les salariés, poursuit François Soulmagnon. Les formations sont plus axées sur la professionnalisation des salariés et le DIF est maintenant un véritable co-investissement dans lequel l'entreprise peut refuser une demande », ce qui n'était pas le cas dans l'ancien DIF maison. Fondamentalement, François Soulmagnon pense que la disponibilité des salariés régulera l'impact du DIF pour les entreprises.
« Le temps disponible pour que les salariés se forment est limité et régulera la dépense. Le volume de formation ne devrait pas, non plus, beaucoup évoluer dans les grandes entreprises. Ce sera peut-être différent dans les PME, analyse-t-il. Les ouvriers de PSA se forment déjà beaucoup. Partir en formation 30 heures dans l'année ne provoque pas de difficultés majeures, mais dégager 50 heures sera plus problématique. L'appétit des salariés pour se former ne s'accompagne pas forcément d'une plus grande souplesse. »
Une première phase de communication vers les salariés a eu lieu au début de l'été. Une nouvelle action de promotion du DIF, plus spécifiquement à destination du management, est à l'étude, de même qu'un «guide de la formation» décrivant l'ensemble des dispositifs de formation.
> Secteur : constructeur automobile.
> Effectifs : 127 900 salariés.
> Budget formation : 4 % de la masse salariale.
