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Enquête

Un accord d'entreprise sur le DIF

Enquête | publié le : 13.12.2005 | Christian Robischon

Ni «copié-collé» de l'accord de la métallurgie, ni redondance avec le plan de formation d'entreprise, Hager France a trouvé les voies spécifiques au DIF qui ont abouti à un texte signé par toutes les organisations syndicales.

L'accord a pris effet à la rentrée. La discussion avait démarré, dès septembre 2004, au sein de la commission formation paritaire de Hager France (3 000 salariés), basé à Obernai (Bas-Rhin). Plutôt que de reproduire l'accord de branche applicable au 1er janvier 2005, ce fabricant de matériel électrique avait préféré prendre du temps pour sélectionner quelques chapitres et les adapter à son contexte.

Un an de discussions

Près d'un an de discussions ont débouché sur un catalogue DIF de 52 stages, regroupés en six thèmes : développement personnel ; économie-droit ; culture générale ; informatique ; langues et sécurité. Au fil des années, cette offre sera enrichie de formations requérant davantage que vingt heures - dans le domaine technique, notamment.

Dans l'immédiat, le bilan personnel de compétences, la préparation à la retraite, les cours d'italien - utiles pour bien accueillir un fournisseur - donnent quelques exemples de stages situés à l'intersection des intérêts de l'entreprise et du salarié, et qui ne figurent pas dans le plan d'entreprise (représentant 4 % de la masse salariale et plus de 60 000 heures par an) centré sur le poste de travail. Pour exprimer la «complémentarité» des deux textes, la DRH cite la remise à niveau en français qui peut « utilement compléter » la formation diplômante-maison par unités capitalisables. Ou encore, les cours de droit pour des salariés qui président, par ailleurs, une association locale. « J'ai postulé à des cours de français pour mieux m'exprimer, notamment dans l'exercice de mes fonctions syndicales », expose Marcelle Buch, déléguée CGT.

En six semaines (de début septembre à mi-octobre), 44 salariés se sont portés candidats au DIF et la DRH s'attend à un total d'une centaine de candidats d'ici à la fin de l'année, ce qui situe déjà Hager parmi les principaux utilisateurs en Alsace.

Développement personnel

Le thème du «développement personnel» concentre la moitié des demandes. Une proportion en phase avec le souhait du DRH Franck Houdebert de voir l'accord « rende les salariés coresponsables du développement de leurs compétences », de façon à garder leur esprit d'innovation face à la concurrence des pays à faibles coûts.

Les sessions sont organisées hors temps de travail et hors de l'entreprise. L'employeur paie les coûts pédagogiques et les frais de déplacements, le collecteur Opcaim participant au financement des formations.

Avantage du statut de précurseur, Hager a pu choisir les organismes avec lesquels il a déjà travaillé et ajuster le contenu à ses besoins, voire écrire complètement le cahier des charges dans certains cas. Pour les syndicats, la balle est à présent dans le camp des salariés : « Il ne faut pas qu'ils se disent : «on a déjà tout ce qu'il faut en matière de formation dans l'entreprise». Même s'il se déroule en dehors du temps de travail, le DIF est précieux pour consolider son emploi », déclare Aimé Finck, délégué CFDT.

Hager France

> Secteur : fabricant de matériel électrique.

> Effectifs : 3 000 salariés.

> Budget formation : 4 % de la masse salariale.

Auteur

  • Christian Robischon