Les organisations syndicales sont supposées représentatives des intérêts des travailleurs. Or, si l'attente d'une telle représentativité est bien présente chez les salariés, le syndicalisme tel qu'il existe ne semble pas correspondre à leurs aspirations.

Les travailleurs adhèrent moins aux syndicats que par le passé, entend-t-on partout. Pourtant, la participation aux élections de comités d'entreprise reste à un niveau élevé et les listes présentées par les non-syndiqués reculent.

Comment comprendre ce phénomène ? Plus généralement, doit-on parler d'un syndicalisme au singulier ou, au contraire, distinguer le syndicalisme dans le secteur public, qui dispose encore d'une forte représentativité, et le syndicalisme du secteur privé, atomisé, voire inexistant dans l'entreprise ?

Expression du conflit au coeur des sociétés industrielles, le syndicalisme est lui-même un objet de conflit dans la reconnaissance de sa place et de son rôle social. Au-delà des polémiques, l'ambition de Jean-Marie Pernot est de remettre en perspective le syndicalisme français par rapport au syndicalisme européen et mondial, puis d'expliciter la relation entre syndicats et sociétés pour essayer d'y voir plus clair sur ce qui nous attend.

Une voix originale, qui prend acte des nombreux travaux sur le sujet sans pour autant perdre de vue l'intérêt éminemment pratique du débat.

Jean-Marie Pernot est docteur en sciences politiques et chercheur à l'Institut de recherches économiques et sociales (Ires).