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Les Pratiques

SFR donne un coup de pouce à l'égalité des chances

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 06.12.2005 | Emmanuel Franck

Le programme d'aide à l'accès aux écoles d'ingénieurs pour des élèves de quartiers sensibles, lancé en avril dernier par SFR, démarre sous de bons auspices. Cent quarante-cinq élèves ont bénéficié d'un «passeport ingénieurs télécoms».

L'opérateur téléphonique SFR a mis en place, en avril 2005, un «passeport ingénieurs télécoms». Ce programme, qui comporte une bourse et un tutorat, s'adresse essentiellement à des élèves de classes préparatoires aux écoles d'ingénieurs télécoms, détenteurs d'un BTS industriel de génie électrique, et dont les lycées sont situés dans ou à proximité de Zones urbaines sensibles (ZUS). Il se veut un «trait d'union entre le BTS et l'école d'ingénieurs», selon Frank Esser, Pdg de SFR.

Méconnaissance du monde de l'entreprise

Partant du constat qu'il manque à ces jeunes des quartiers sensibles la connaissance du monde de l'entreprise et un réseau professionnel, et que, de ce fait, «les écoles d'ingénieurs leur paraissent inaccessibles», SFR souhaite, avec ce programme, contribuer à «l'égalité des chances». La mise en place du passeport ayant été décidée bien avant les émeutes urbaines, SFR se défend donc de tout opportunisme.

L'opérateur évoque, en revanche, sa volonté de témoigner, auprès de ses propres salariés, de son attachement à la promotion sociale, et l'intérêt de diversifier ses recrutements dans la perspective du vieillissement de ses effectifs. Il précise, toutefois, que les élèves aidés ne sont pas forcément destinés à travailler chez lui.

La bourse, d'un montant de 1 500 euros par an, est versée à l'élève lorsqu'il accède à l'école d'ingénieurs. Seuls les élèves bénéficiant déjà d'une bourse publique sont éligibles à cette bourse complémentaire. Le ministère de l'Emploi sélectionne les ZUS prioritaires, celui de l'Education nationale, les élèves qu'il souhaite voir accompagner. Le rôle de SFR est donc, d'abord, de fournir des moyens.

Le tutorat est assuré par des cadres de SFR bénéficiant d'au moins trois ans d'expérience, par ailleurs formés à « construire une relation de confiance avec les jeunes des ZUS », et auxquels SFR permet de consacrer quatre heures de leur temps mensuel de travail à cette mission. Le tutorat prend deux formes : celui de groupe, pour les élèves des classes préparatoires, comprenant des interventions devant la classe et des visites de sites ; le tutorat personnalisé, assuré par un «tuteur référent», pour les élèves en école d'ingénieurs.

Depuis la rentrée scolaire, 145 élèves bénéficient du passeport, dont 123 sont en classe préparatoire, et 22 en écoles d'ingénieurs. SFR espère qu'ils seront bientôt 1 000. Ils sont encadrés par 100 tuteurs. SFR indique que le nombre des élèves retenus, comme celui des tuteurs volontaires, est supérieur à ce qu'il espérait.

Auteur

  • Emmanuel Franck