logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Le textile-habillement a formé 6 000 salariés en 2005

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 06.12.2005 | Laurent gérard

Conclu en 2003, un accord pilote pour la formation et l'emploi des salariés du textile-habillement vient de livrer un bilan positif. Les partenaires sociaux souhaitent renouveler cet accord arrivant à terme fin 2005.

Les représentants de l'Etat et les partenaires sociaux de l'UIT (Union des industries textiles) et de l'Ufih (Union française des industries de l'habillement) ont dressé, le 12 octobre dernier, un bilan très positif de l'accord pilote pour la formation et l'emploi des salariés du textile et de l'habillement, conclu en avril 2003. Les partenaires sociaux ont exprimé leur souhait de renouveler cet accord qui arrive à terme fin 2005, afin de faire « face aux besoins de formation encore conséquents sur le terrain ».

34,5 % d'abondement «public»

14 millions d'euros ont été dépensés en 2003 et 2004, 20 devraient l'être en 2005. La répartition entre cofinanceurs est la suivante : entreprises (18 %, financés sur le 0,9 % plan des entreprises) ; Forthac (47,5 %, financés au début de l'opération sur le capital de temps de formation et financés, depuis la réforme, via la période de professionnalisation) ; EDDF (15,5 %) ; FSE (19 %). Le total de l'abondement «public» représente donc 34,5 % de l'effort financier, alors que le coût horaire moyen (coût pédagogique + salaire) a atteint le montant de 33 euros.

Le cabinet de consultants Amboise Bouteille a réalisé une évaluation qualitative et quantitative de l'accord. Il en ressort que l'objectif national de 6 000 stagiaires devrait être atteint à la fin 2005. Fin mai, près de 4 500 salariés avaient déjà été formés. Près de 70 % des bénéficiaires de ces actions étaient des ouvriers et près de 75 % avaient un faible niveau de qualification avant l'entrée en formation. Près de 60 % étaient des femmes. La durée moyenne des formations s'est élevée à 182 jours et plus d'une formation sur cinq a été certifiante.

En revanche, l'étude souligne la difficulté pour les publics « traditionnellement les plus éloignés de la formation à adhérer à l'accord ». L'entrée en formation se fait sur le principe du volontariat et « les salariés les plus âgés ou les plus anciens restent souvent en retrait » au profit des moins de 45 ans qui représentent plus de 60 % des bénéficiaires de l'accord. Les ouvriers non qualifiés sont également « légèrement sous-représentés ». En outre, les TPE se sont heurtées au « problème de l'absence ou du remplacement de leur salarié en formation ».

Une nouvelle dynamique

L'accord s'inscrit le plus souvent, pour les entreprises, dans le cadre de projets d'envergure : maintien de compétences clés suite à des départs, évolution du mode d'organisation, évolution stratégique accompagnée de besoins en compétences, développement de l'employabilité des salariés compte tenu d'un risque de réduction des effectifs à une échéance plus ou moins proche. Dès lors, estime le cabinet, « l'accord a contribué à insuffler une nouvelle dynamique au secteur », et a ainsi « permis à de nombreux salariés de valider des compétences transférables à d'autres secteurs » en vue d'une future reconversion externe, et « a accompagné certains salariés dans leur reconversion externe directe ».

Outiller les acteurs

Devant ces résultats, l'étude recommande la signature d'un nouvel accord qui s'inscrirait dans la continuité de l'existant, en préservant les trois caractéristiques clés que sont l'autonomie des régions, le positionnement sur des formations longues et un cofinancement important.

Pour convaincre des entreprises moins dynamiques ou moins matures en matière de formation, elle préconise de mieux communiquer sur les bénéfices qu'en ont retirés les entreprises participantes, et de travailler à la question du remplacement dans les entreprises de moins de dix salariés. Enfin, les évaluateurs conseillent d'outiller davantage les acteurs du dispositif, notamment par la conception d'un système informatique unique commun à l'ensemble des délégations régionales du Forthac (Opca des branches concernées), ce qui permettrait le suivi réactif des indicateurs, la production des bilans et le déclenchement des paiements.

Auteur

  • Laurent gérard