Publiée le 24 novembre, l'enquête* du cabinet de recrutement QuinCadres relève que 53 % des cadres de plus de 40 ans sont pessimistes sur la situation économique actuelle, et 74 % sur son évolution à deux ans. Parmi ceux qui sont en CDI, pourtant les plus optimistes, 63 % sont inquiets pour leur propre avenir professionnel, même si 38 % pensent que, in fine, l'emploi des plus de 40 ans devrait s'améliorer, contre seulement 27 % qui pensent le contraire. Quoique le chômage des cadres de plus de 40 ans soit peu important (aux alentours de 5 %), c'est donc le pessimisme qui prévaut.

Cet état d'esprit explique, sans doute, qu'ils soient prêts à faire des concessions pour conserver un travail. Réalistes, 57 % admettent, ainsi, que le niveau trop élevé de leur rémunération est un obstacle pour trouver un nouvel emploi, et 56 % estiment qu'elle diminuera ou restera stable. De même, ils pensent que leur avenir passe par une mobilité géographique régionale (74 %), nationale (68 %), voire internationale (44 %) ; 48 % sont ainsi prêts à suivre une formation aux langues étrangères. Pour eux, le CDI n'est plus qu'un statut parmi d'autres : 35 % voient leur avenir dans une alternance de CDI et de missions temporaires, et la même proportion dans le conseil ou la création d'entreprise. « Les cadres s'envisagent comme des offreurs de services », relève Olivier Spire, Pdg de QuinCadres.

Pour autant, le CDI reste, pour les cadres interrogés, le statut le plus enviable. Ils sont, ainsi, 47 % à estimer que la meilleure incitation à les maintenir dans l'emploi est l'aide aux recrutements en CDI ; 43 % souhaitent un assouplissement du cumul emploi/retraite.

(*) Enquête réalisée en octobre 2005 auprès de 3 000 cadres âgés de 40 à 60 ans, dont 80 % en CDI, 15 % en CDD ou en intérim, et 5 % au chômage.