Faible optimisme pour le recrutement en Europe. D'après l'Apec (Association pour l'emploi des cadres), « le marché de l'emploi cadre en Europe montre des signes de faiblesse ». Les entreprises interrogées dans huit pays envisagent d'embaucher 465 000 à 500 000 cadres entre juillet 2005 et juin 2006, soit une baisse pouvant aller jusqu'à 7 % par rapport à la même période un an auparavant. Principales causes ? L'essoufflement des «locomotives» européennes.

Ainsi, le Royaume-Uni devrait enregistrer une baisse sensible, de l'ordre de 13 %, du nombre de cadres recrutés. Cette chute s'explique, selon l'Apec, par le ralentissement économique du pays, mais aussi par le développement des délocalisations et le transfert des créations d'emploi hors des frontières britanniques.

L'Italie afficherait, elle aussi, une chute de 18 % du volume des recrutements de cadres, dans un contexte économique fragile. Par ailleurs, en Allemagne, le moral n'est pas plus au beau fixe. Outre-Rhin, les entreprises continueraient de traverser une période d'incertitude, avec des prévisions s'inscrivant dans une fourchette allant de - 5 % à + 5 %.

Dans ce contexte, la France tire son épingle du jeu. Les entreprises de l'Hexagone prévoient de maintenir à « un niveau élevé » le nombre de recrutements cadres : de 120 000 à 127 000, soit une croissance probable de 3 %. Une telle progression marquerait, toutefois, un ralentissement, après une année 2004-2005 durant laquelle les entreprises françaises auront recruté 9 % de cadres de plus qu'en 2003-2004.

Qui sera privilégié ? L'an dernier, sur la même période, les entreprises françaises ont délaissé les cadres débutants pour se tourner vers les jeunes cadres (un à cinq ans d'expérience). Plus de la moitié des recrutements ont porté sur les cadres confirmés ayant plus de cinq ans d'expérience. L'Europe compte environ 9,3 millions de cadres dans les établissements du secteur privé de plus de 10 salariés.

ANNE BARIET