Le nombre des accidents dont sont victimes les Français n'augmente pas. Le nombre des accidents de la route, pour sa part, régresse. Le taux de maladies n'augmente pas non plus et pourtant, le taux d'absentéisme au travail a connu, ces dernières années, une inquiétante progression. Les pouvoirs publics ont commencé à prendre des mesures. La loi du 13 août 2004 sur la réforme de l'assurance maladie prévoit de lutter contre les fraudes par des contrôles et des sanctions renforcés. Par ailleurs, la reconduction d'un arrêt maladie ne sera possible que par le médecin qui a décidé de l'arrêt initial.

Mais, plus que la volonté de profiter de l'entreprise, voire de lui nuire, ce sont la démotivation, le stress et l'usure morale qui alimentent les arrêts maladie. La répression semble donc largement insuffisante pour juguler le problème, et il serait certainement plus intelligent et, à terme, plus efficace, d'entendre le message implicite envoyé par le collaborateur à sa hiérarchie : l'absentéisme est un signe de souffrance et, sans la restauration d'un certain bien-être au travail, voire d'un plaisir certain à travailler, les mesures répressives risquent de renforcer encore le sentiment de mal-être du salarié plutôt que de contribuer à sa disparition.

Un livre qui, au-delà de l'analyse du sujet, propose des axes méthodologiques pour résoudre le phénomène croissant d'absentéisme.

Pascal Gallois, après avoir été responsable RH, est consultant en relations sociales, associé de Pacte Conseil. Il est également enseignant à l'université de Villepinte et à celle de Marne-la-Vallée.