STMicroelectronics compte beaucoup sur les volontaires pour boucler au plus vite son plan de restructuration. Annoncé en mai dernier, celui-ci se traduit par la suppression de 321 postes permanents, le non-renouvellement de 471 contrats en intérim, une diminution progressive du nombre de salariés sous-traitants et le non-renouvellement de 20 CDD.

Sans attendre l'ouverture de la procédure légale d'information-consultation des élus du personnel, le fabricant de semi-conducteurs a conclu un accord « relatif à la gestion de l'emploi dans le cadre des orientations de restructuration ». « Nous ne cherchons pas à échapper à la procédure légale, explique Thierry Denjean, DRH et directeur des affaires sociales France. Nous venons d'ouvrir le livre IV, comme le prévoit le Code du travail, et nous ne nous exonérerons pas du livre III, s'il s'avère nécessaire. Mais la procédure légale présente le double inconvénient d'être longue, alors que la sauvegarde de notre compétitivité commande que nous réagissions vite, et heurtante, avec ce principe de désignation des salariés licenciés. Une approche par le volontariat avec suspension du contrat de travail jusqu'au terme du livre IV permet d'anticiper au plus tôt, tant pour les salariés permanents, qui sont nombreux à réfléchir à une inflexion dans leur carrière, que pour les intérimaires. »

L'accord, signé en septembre, prévoit ainsi des mesures d'accompagnement financier de la mobilité interne et externe. Pour les mettre en oeuvre, STMicroelectronics crée deux «centres de ressources services partagés» (CRSP), ouverts aux salariés volontaires et aux intérimaires. Ils sont installés « à proximité, mais à l'extérieur » des deux sites les plus touchés : à Aix-en-Provence, pour Rousset, qui perd 167 CDI et 471 intérimaires, et à Grenoble, pour Crolles, qui voit son effectif réduit de 85 postes permanents. Chaque CRSP est animé par trois consultants spécialisés, collaborateurs du cabinet Altédia, et un ancien salarié de STMicro devenu entrepreneur.

Le premier contact avec le CRSP peut être anonyme, par téléphone, via un numéro vert, avant la prise de rendez-vous. Les deux CRSP ont déjà reçu « beaucoup d'appels », selon STMicroelectronics. A terme, l'objectif serait de les pérenniser et de les mutualiser. « L'idée est d'en faire des sortes de couveuses d'activités, ouvertes à tout salarié qui souhaite réorienter sa carrière, qu'il soit collaborateur de STMicro ou des entreprises implantées sur le bassin d'emploi, explique Thierry Denjean. J'ai pris contact avec d'importants acteurs des deux régions concernées, qui m'ont renvoyé des échos favorables. » Reste, comme le souhaiterait le groupe, à inscrire le dispositif dans un accord de GPEC. Ouverture des négociations à la mi-février 2006.