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L'actualité

De trop nombreux chantiers hors des clous !

L'actualité | publié le : 22.11.2005 | J.-F. R.

Comme en 2004, la campagne de contrôle des chantiers de désamiantage a permis de mettre au jour de graves manquements à la sécurité.

67 % des chantiers en infraction débouchant sur 41 procès-verbaux, 84 arrêts de chantier, 6 injonctions et 390 courriers d'observation. Tel est le bilan, rendu public le 16 novembre, des contrôles des chantiers de désamiantage pour l'exercice 2005. Réalisés conjointement par la direction des relations du travail, la Cnamts et l'INRS, en juin et juillet derniers, ceux-ci portaient sur 784 chantiers, contre 72 en 2004. Le périmètre des contrôles était, cette année, étendu aux chantiers de retrait d'amiante non friable ainsi qu'aux chantiers de démolition.

Des progrès plutôt minimes

Sur les chantiers de retrait d'amiante friable (164 sites), « des progrès ont été observés par comparaison avec la campagne 2004 », note le ministère du Travail. Il est vrai que le taux de non-conformité est passé de 76 % en 2004 à 67 % cette année ! Parmi les irrégularités constatées, les équipements respiratoires à adduction d'air sont utilisés dans 66 % des cas seulement dans ces chantiers alors qu'ils sont obligatoires. Près de la moitié des chantiers ne procèdent pas à l'humidification de l'amiante, une technique qui permet pourtant de limiter l'empoussièrement et la propagation des fibres.

Les carences de la signalisation et l'absence de sécurisation des zones de stockage des déchets d'amiante ont aussi été relevées dans plus de 20 % des zones inspectées. Plus de 25 % des chantiers sont aussi passés outre l'avis du médecin du travail et du CHSCT. Quant à la formation des ouvriers intervenant dans ces chantiers sensibles, elle est inexistante dans 15 % des cas.

« Ces contrôles ont permis de constater que la durée du travail sur ces chantiers excède largement les préconisations de la médecine du travail (la durée ne devrait, en aucun cas, y excéder 2 h 30 consécutives) », indiquent encore les pouvoirs publics. « Le choix d'une prévention a minima ou au moindre coût est trop souvent la règle sur des chantiers potentiellement très dangereux », rappelle, de son côté, l'INRS.

Après une campagne 2004 désastreuse (55 des 72 chantiers ne garantissaient pas des mesures de protection suffisantes aux salariés, Entreprise & Carrières n° 741), le ministère du Travail a enfin annoncé son intention de sévir.

Surveillance particulière

Au-delà de cette opération ponctuelle, les services de contrôle du ministère sont, ainsi, invités à exercer une surveillance particulière de ces chantiers. Un décret, qui sera publié début 2006, renforcera les dispositions de sécurité. « Les capacités d'action de l'inspection du travail sur le terrain seront progressivement renforcées par les cellules d'appui scientifique et technique pluridisciplinaires prévues par le plan santé au travail et créées dès cette année dans sept régions », promet encore le ministère.

Auteur

  • J.-F. R.