logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les Pratiques

Thomson reconvertit 300 salariés

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 08.11.2005 | Anne Bariet

300 salariés de Thomson Vidéoglass vont bénéficier d'une formation lourde pour se reconvertir vers les métiers du verrier Rioglass. Coût de l'opération ? 11 millions d'euros partagés entre l'entreprise, l'Etat, la région Ile-de-France et l'Opcareg.

Accord « exemplaire », dispositif « pilote »... A droite comme à gauche, on ne tarit pas d'éloges sur cette expérience de reconversion : 300 salariés de Thomson Vidéoglass de Bagneaux-sur-Loing (Seine-et-Marne) vont bénéficier de 300 000 heures de formation jusqu'en mars 2007 afin de se reconvertir « du métier de tube cathodique vers celui de la vitre automobile ». Tel est l'objectif de la convention signée à Fontainebleau, le 21 octobre, entre l'Etat, la région Ile-de-France, l'Opcareg (organisme de collecte de fonds de la formation continue) et le groupe Thomson. C'est en juillet dernier que ce dernier avait annoncé la vente de son activité de verre pour tubes cathodiques au verrier espagnol Rioglass, spécialisé dans les pare-brise automobiles. Le repreneur s'engage alors à accueillir 300 salariés sur les 445 de Vidéoglass ; 80 seront repris le 1er mai 2006, 120 le 1er octobre 2006, et 100 le 1er avril 2007.

Aucun licenciement prononcé

Pour faciliter la reconversion, un plan de formation de 11 millions d'euros est décidé. Thomson y contribuera à hauteur de 5,4 millions d'euros ; 4,1 millions sont assurés par l'Opcareg. L'Etat, la région et les fonds européens participent également au tour de table, chacun à hauteur de 500 000 euros. Les salariés conserveront leur salaire pendant toute la période de formation. Aucun licenciement ne sera prononcé.

Les 145 salariés restants bénéficieront de préretraites et de «mesures d'accompagnement» grâce à la mise en place d'un GIP (Groupement industriel d'intérêt public). Il s'agit, pour la région, de « sécuriser les parcours des salariés entre le temps de formation et le temps d'un emploi de reconversion ».

Attitude responsable

« Pour la première fois, grâce à l'anticipation, nous parvenons à éviter la mort annoncée d'une entreprise de 450 salariés », se réjouit Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d'Ile-de-France. Au ministère délégué de l'Emploi, on salue « l'attitude socialement responsable » de Thomson. « D'autres auraient vendu le site à un groupe mondial peu scrupuleux qui aurait fermé les portes du site sous trois ans », a souligné Gérard Larcher, le 21 octobre, à Fontainebleau, lors de la signature de la convention.

Démarche reproductible ? C'est en tout cas l'avis de Jean-Paul Huchon, qui souhaite que ce dispositif soit étendu à d'autres territoires franciliens fragilisés, notamment celui du Plateau de Vélizy (Yvelines). En attendant, une plate-forme de revitalisation et de développement devait voir le jour, le 8 novembre, dans le Sud Seine-et-Marne, largement touché par les restructurations (SKF à Thomery, Nina Ricci à Ury, ABB à Champagne-sur-Seine...). En deux ans, le département a perdu près de 1 000 emplois directs.

Auteur

  • Anne Bariet