E & C : Le Cerc a rendu public, le 2 novembre, un rapport comportant, notamment, des propositions de réforme du système des allocations ARE, ASS, et RMI**. Quelles sont-elles ?

M. D. : Les revenus de remplacement ne sont plus adaptés aux risques créés par les nouvelles formes de chômage. Les jeunes et les travailleurs précaires sont, ainsi, les moins bien couverts car ils n'ont pas, ou pas assez cotisé. Or, disposer d'un revenu suffisant est nécessaire pour la recherche d'emploi. Un droit à allocation pourrait être ouvert dès le premier mois de cotisation pour une durée correspondant à la durée de cotisation. Par ailleurs, nous proposons une allocation de solidarité, sous condition de ressources, pour tous les chômeurs, y compris ceux de moins de 25 ans, recherchant activement un emploi.

E & C : Comment ces mesures seraient-elles financées ?

M. D. : Le dispositif conduirait, en partie, à réduire le recours au RMI. Par ailleurs, dans la situation actuelle de chômage, la solidarité nationale - l'impôt - devrait compléter la solidarité interprofessionnelle - les cotisations chômage.

E & C : Préconisez-vous une baisse des allocations des chômeurs les mieux indemnisés ?

M. D. : Le plafond est nettement plus élevé, en France, que dans d'autres pays. Par ailleurs, nous faisons le constat que la dégressivité des allocations n'a un effet d'accélération du retour à l'emploi que pour les 25 % les mieux indemnisés. Ainsi, une baisse du plafond d'indemnisation, sur toute la période ou par paliers, pourrait avoir les mêmes effets incitatifs sans pénaliser les chômeurs les moins bien indemnisés. Le Cerc met cela au débat.

* Conseil pour l'emploi, les revenus et la cohésion sociale.

** Allocation d'aide au retour à l'emploi ; allocation spécifique de solidarité ; revenu minimum d'insertion.