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Enquête

Une fonction en quete de partenaires internes

Enquête | publié le : 08.11.2005 | Laurent Gérard

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Une fonction en quete de partenaires internes

Crédit photo Laurent Gérard

Si les systèmes d'information se sont enrichis, les professionnels de la communication interne sont néanmoins de plus en plus critiques vis-à-vis des pratiques de rétention d'informations des entreprises. Ils souhaitent, notamment, une plus grande implication des managers.

Les cinq ans qui viennent de s'écouler ont-ils été profitables à la communication interne ? Pourquoi cinq ans ? Parce que cela correspond au rythme d'une enquête réalisée par Inergie Opinion (1) depuis 1995. Et ses résultats offrent un véritable observatoire de la fonction et de ses professionnels. Comment les responsables de la communication interne jugent-ils la communication interne dans leur entreprise ? Réactive (42 %), proche (33 %), régulière (30 %) et pédagogue (28 %), assurent-ils. Mais ils la trouvent également peu ouverte (18 %), très peu interactive (14 %) et, surtout, au final, bien peu transparente (13 %). A noter que 37 % des répondants avouent avoir tenté de mesurer «objectivement» l'efficacité de leur communication interne en 2004. Cette tentative a pris la forme d'une étude de lectorat (19 %), d'une étude sur un sujet ou un événement spécifique (18 %), d'une étude de climat social (17 %), d'une étude globale sur la communication interne (12 %).

Rétention d'informations

A en croire 54 % des répondants, le manque d'implication des managers reste le principal frein à la communication interne. C'est un grand classique. Suivent, également, le manque de temps (28 %, mais avec une moindre pression, car cet argument était numéro 1 en 2000, alors qu'il n'est qu'en 3e position en 2005), l'insuffisance des moyens (24 %), et la lourdeur des circuits de validation (23 %). A l'inverse, la centralisation de l'organisation et la priorité accordée à la technique, qui apparaissaient respectivement en 2e et 3e freins en 2000, sont relégués très loin en, 10e et 11e positions, en 2005, avec seulement 15 % et 12 % des avis !

C'est pourtant parmi les items sur les freins à la communication que l'étude réserve une surprise : la grande nouveauté que mettent en avant les responsables communication interne, c'est la rétention d'informations. En 2005, cette «tare» avouée apparaît à la 2e position des griefs avec 29 % des avis, alors qu'elle était en 6e place il y a cinq ans ! Rétention volontaire ? Par inertie ? Par manque de temps ? L'enquête n'en dit pas plus. On peut penser qu'aux yeux des responsables de communication interne, ces trois causes peuvent cohabiter. Elles questionnent sur l'adhésion à la nature du message porté.

Reconnaissance attendue

Conséquence de l'analyse de ces freins : 65 % des responsables communication interne souhaitent, en 2005, une plus grande implication personnelle des managers, alors qu'ils n'étaient que 36 % en 2000. De ce point de vue, la situation s'est donc dégradée. Cette collaboration des managers, avec leur reconnaissance de la fonction communication interne, est attendue avec une telle insistance (36 %) qu'elle passe même en priorité devant la reconnaissance de la fonction par la direction générale (28 %) !

Bilan des cinq années écoulées, selon Inergie Opinion ? « Les systèmes d'information se sont enrichis, ils sont mieux ciblés, mieux optimisés, l'objectif d'accompagnement du changement est plus affirmé, et davantage de managers ont été formés à la communication. Mais, la fonction CI, qui semble bien assise dans l'entreprise, est aujourd'hui en recherche de partenaires internes. Face aux appels à la coopération des RCI, les managers arguent de leur manque de disponibilité, de supports ou de soutien. Cette réticence cache aussi, parfois, une vraie incapacité à relayer un discours auquel ils n'adhèrent pas. Dialogue de sourds ou partenariat improbable ? »

(1) Etude Inergie Opinion menée par mails auprès de 306 responsables de la communication interne et DRH, du 23 juin au 19 juillet 2005.

L'essentiel

1 De plus en plus de responsables de communication interne pointent le problème de la rétention d'informations de la part de l'entreprise. Elle serait liée à la faible implication des managers dans le travail de communication interne.

2 Paradoxe : elle s'explique aussi par le développement de la communication interne depuis vingt ans. De nombreuses informations sont aujourd'hui affichées (Internet, intranet, journal...), celles qui ne le sont pas concernent le coeur de l'entreprise : sa politique de construction de marges, ses investissements stratégiques...

3 Pourtant, les nouvelles générations de salariés attendent plus de leur entreprise en matière de communication interne.

Les évolutions souhaitées

Une plus grande implication personnelle des managers 65 %

Une optimisation du système d'information 40 %

Une meilleure écoute du terrain 39 %

Une reconnaissance de la fonction par les managers 36 %

Un développement de nouveaux outils et méthodes 29 %

La professionnalisation de la fonction 29 %

Une reconnaissance de la fonction par la DG 28 %

La décentralisation de la fonction 11 %

Auteur

  • Laurent Gérard