Comment revenir sur une organisation par services, sans pour autant recréer des citadelles par métiers ? Telle est l'équation que doit résoudre la direction de la communication du conseil général de Moselle. « Nous souhaitons qu'un gestionnaire de subventions - que ces subventions soient sociales ou culturelles - se sente appartenir à la communauté de son métier, plutôt qu'à la direction dont il relève », déclare Sylvie Champetier-Vitale, directrice de la communication. Mais, d'un autre côté, « il faut éviter de remplacer une citadelle par une autre », poursuit-elle.

Afin de poursuivre le premier objectif, sans se heurter à l'écueil du second, le conseil général superpose deux couches d'outils. La première s'adresse aux métiers et relève de la politique RH du conseil général. Il s'agit, par exemple, des formations, qui ciblent des groupes de métiers. Mais aussi de l'Observatoire des métiers, créé à la fin des années 1990, à la fois pour faciliter la mobilité inter-services, mais aussi pour anticiper sur les besoins en recrutement à partir de la démographie de chaque métier (le conseil n'en compte pas moins de 145), par exemple secrétaire ou puéricultrice.

La seconde couche, sous la responsabilité de la direction de la communication, regroupe des outils communs à tous. Créé en 1999, l'intranet du conseil général a pour vocation de créer « une communauté plus générale que celle des métiers », selon Sylvie Champetier-Vitale. Outre un annuaire d'adresses mails, et un éditorial, cet intranet contient un fonds documentaire, des logiciels de travail accessibles directement sur le réseau, ainsi que des outils de travail collaboratif, permettant de créer des communautés de travail par métiers. Depuis 1994, le conseil général s'est également doté d'un magazine interne intitulé Horizons 57, dont la publication sur papier « permet d'aborder les grands dossiers mieux que l'intranet », selon Sylvie Champetier-Vitale.

Ces deux médias sont alimentés par un réseau informel de 15 personnes, issues de « tous les groupes de métiers », « souvent administrateurs de sites intranets », « pas forcément cadres », mais « faisant preuve de curiosité et légitimes au sein de leur direction ». Si les membres du réseau ont été formés à l'écriture sur le web, « nous ne leur demandons pas d'écrire des articles, mais de faire parvenir des informations facilement utilisables » par la direction de la communication, explique Sylvie Champetier-Vitale.

Dans les mois qui viennent, la direction de la communication devra affronter un grand défi : intégrer dans son réseau de nouveaux correspondants issus des personnels TOS (techniciens et ouvriers de service) transférés de l'Education nationale au département, à partir du 1er janvier, au terme de la loi de décentralisation d'août 2004. Elle devra faire de même avec les personnels de la direction départementale de l'équipement (DDE), eux aussi transférés aux départements.

Le conseil général, qui emploie aujourd'hui un peu moins de 1 600 personnes, devrait voir ses effectifs augmenter de 900 employés : 700 TOS et 200 DDE. Sylvie Champetier-Vitale ne cache pas que cette intégration posera des « problèmes ».

> Effectifs : 1 594 salariés.

> Implantations : 150 sites.