Annoncé pour le premier trimestre 2005 (voir Entreprise & Carrières n° 745), le référentiel du métier de communicant en entreprise de l'AFCI vient tout juste de paraître (1). Onze ans après la première édition du Cadre de référence de la fonction communication interne, ce livret doit permettre aux responsables de la fonction de se situer par rapport aux autres professions et de crédibiliser leur fonction. Son objectif : démontrer, s'il en est encore besoin, que la communication est importante pour l'entreprise.

Selon Thierry Garnier, en charge de la communication interne chez Renault Trucks et président de l'AFCI, « l'outil fixe des points de repère. Il propose une vision ambitieuse de l'activité aux professionnels de la communication d'entreprise et à ceux qui sont amenés à s'adresser au public interne : DRH, managers opérationnels... ». Le document, agrémenté de témoignages de communicants, s'articule autour de missions et d'activités : écoute et compréhension du corps social, conseil au management, élaboration et circulation de l'information, développement de la dynamique collective.

Le rôle du communicant est d'inciter les dirigeants à produire du sens. « Seule une vision à long terme assure la pérennité d'une entreprise. Quand cette pensée n'existe pas, la tâche du responsable communication se complique beaucoup », reconnaît Eric Chaumeau, responsable de la communication interne de la Française des Jeux, administrateur de l'AFCI. Aussi, la démarche préconisée dans le guide est proactive. Ou quand la fonction crée le besoin : « Il faut identifier en amont les grands projets, proposer son aide aux dirigeants et conseiller les managers », souligne-t-il.

La mission d'écoute du public interne, combinée à un travail de prospective et d'analyse, permet de comprendre l'histoire, les jeux de pouvoir et d'alliance dans l'entreprise. Elle est indispensable pour apporter une réponse claire et crédible aux problématiques des managers. « Les radiographies, à travers des audits, des enquêtes de climat social ou des baromètres, restent encore trop rares. Le communicant doit faire remonter ces représentations de l'entreprise aux patrons, souvent éloignés du terrain, leur signaler les risques de rupture et les moyens d'y remédier. C'est l'un des défis du métier. »

Le document de l'AFCI montre la richesse de la fonction com'interne, qui nécessite des compétences multiples et traite de nombreuses missions. Le communicant ne doit d'ailleurs pas s'étonner s'il ne réalise pas, au quotidien, toutes les activités décrites dans le guide. Selon Eric Chaumeau, il faut tenir compte du contexte et faire des choix : « Des cycles de développement des produits, qui rythment la vie de l'entreprise, dépendent aussi les projets du responsable communication. Il est des situations où le conseil au management sera déterminant. En amont d'une situation de crise, il s'agira plutôt de développer la dynamique collective. Quand tout va bien, on se penchera sur l'ingénierie de l'information. Mais on ne peut pas tout faire en même temps ! »

En mettant en avant les spécificités du métier, le guide s'applique aussi à marquer les frontières de la com'interne. Car s'il existe des enjeux communs entre les missions des communicants internes et celles des RH, gare à ne pas confondre les deux, souligne Eric Chaumeau : « Le communicant est porteur de toutes les politiques de l'entreprise : en donnant le sens de la marche de l'entreprise, le champ de la communication interne dépasse largement celui de la communication sociale. » Pour les mois à venir, l'une des missions de l'AFCI consistera d'ailleurs à faire passer ce message aux DRH et aux patrons. Les débats autour du référentiel ne font que commencer.

(1) Téléchargeable sur <www.afci.asso.fr> ou auprès de l'AFCI : 01 41 09 05 25.