Les délocalisations sont en passe de devenir un enjeu majeur, que ce soit en France ou en Europe, ainsi que dans le monde, tant du point de vue économique que de celui de l'emploi. Doit-on laisser faire en attendant de nouveaux équilibres qui viendront spontanément ou, au contraire, faut-il intervenir pour maîtriser, voire encadrer le phénomène ?

L'ouvrage de Philippe Villemus rappelle ce qu'est exactement une délocalisation et comment elle s'inscrit dans la logique du commerce mondial. Il tente d'évaluer l'ampleur du problème et de voir quels sont les gagnants et les perdants. L'auteur souligne les dangers d'un jeu où, pour s'enrichir, les entreprises sacrifieraient le pouvoir d'achat de leurs clients en les réduisant au chômage. Le protectionnisme des marchés comme des emplois s'avérant une solution irréaliste et dépassée, il propose des mesures pour tirer profit des échanges internationaux, tout en amortissant le choc des délocalisations par une politique offensive en matière de qualification, recherche et développement et, plus généralement, de maximisation de la valeur.

Si, pour l'auteur, les scénarios futurs sont loin d'être stabilisés, il apparaît urgent d'agir pour éviter le pire. Les solutions passent, notamment, par le rééquilibrage des revenus du travail et du capital, la réduction du train de vie de l'Etat français, et un engagement au long cours sur la convergence des législations sociales. Tout un programme !

Philippe Villemus est professeur à Sup de Co Montpellier. Il a été, entre autres, directeur général international de Helena Rubinstein (L'Oréal) et directeur marketing de la Coupe du monde de football 1998.