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Les Pratiques

Le CHU de Caen traque les risques

Les Pratiques | Expériences & Outils | publié le : 25.10.2005 | Benoît Vochelet

Le CHU de Caen a recensé pendant six mois l'ensemble des situations à risque pour le personnel. Objectif : identifier le danger pour mieux le prévenir.

L'hôpital, lieu de tous les dangers ? Le CHU de Caen accueille 5 378 personnels non médicaux (qui englobent, selon le découpage de ce CHU, les postes d'infirmiers, administratifs et techniques), 800 médecins et 61 sages-femmes. « Avec des professions médicales, des métiers du bâtiment, du transport, de l'informatique..., l'établissement comporte une large palette de risques, explique Alain Césari, ingénieur en chef sécurité. Ils sont biologiques, chimiques, physiques, psychologiques... » L'an dernier, le nombre de jours d'arrêt consécutifs à des accidents du travail s'est élevé à 7 208.

Indice de «significativité»

Pour évaluer ces risques et les recenser dans le document unique, le comité de pilotage (regroupant, notamment, la DRH, la direction générale et la médecine du travail) a établi une cartographie en utilisant un indice de «significativité». Le risque est coté en fonction du nombre de salariés exposés et de sa gravité. Si les formations classiques (risque chimique, manipulation des malades, gestion du stress...) restent d'actualité, un travail de prévention sur la pharmaco-vigilance a été lancé. De même, il est apparu que certaines protections individuelles élémentaires manquaient dans les services. « Il a fallu acheter un équipement basique, des gants, des casques », confie Alain Césari.

Des formations déjà existantes (16 397 journées de formation en 2004) ont été modifiées où adaptées. « Nous avons notamment élargi la formation «lombalgie et gestes postures», souligne Sylvie Lecoustre, directrice adjointe RH. Nous proposons systématiquement une formation aux agents nouvellement recrutés. Et la prévention de la violence endogène et exogène constitue également un nouvel axe de travail. »

Plan de formation

Par ailleurs, cette enquête a révélé que les risques liés à l'utilisation de produits dangereux n'étaient pas toujours connus des opérateurs. « D'où la nécessité d'une meilleure diffusion des fiches de sécurité, précise Alain Césari. Un gros travail est lancé sur l'azote liquide. » « Nous n'avons pas attendu l'élaboration du document unique pour prendre en compte les risques professionnels, explique Sylvie Lecoustre, mais il est évident que cela nous donne une bien meilleure lisibilité pour établir un véritable plan de formation. »

Un avis corroboré par Jacky Hémery, délégué syndical CFDT et secrétaire du CHSCT : « Nous étions déjà dans une vraie dynamique de gestion du risque, aussi nous n'avons pas eu de grosses surprises. Mais nous devons aboutir à une prise de conscience collective. Le risque existe dans toutes les interventions du personnel, même celles qui semblent les plus anodines. » L'objectif est désormais de faire vivre ce document unique en l'actualisant et en adaptant la politique de formation.

Auteur

  • Benoît Vochelet