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Les cadres tiennent à leur RTT

L'actualité | publié le : 25.10.2005 | Guillaume Le Nagard

Confiants mais stressés, les cadres du baromètre semestriel Ugict-CGT/CSA (*) veulent prendre leurs RTT plutôt que se les faire payer. D'autre part, la majorité d'entre eux n'ont plus confiance en l'individualisation des rémunérations.

«Pas touche à la RTT » : les cadres, interrogés par CSA pour l'Ugict-CGT, ne reviendraient pas en arrière sur la question de la réduction du temps de travail. Ainsi, pour ceux qui ont un accord sur le temps de travail dans leur entreprise, si la possibilité leur était donnée de conserver leurs jours de RTT ou d'en prendre moins en se faisant rémunérer, 64 % opteraient pour la première proposition (30 % pour la seconde, et 6 % ne se prononcent pas).

Stress élevé

L'attachement à la RTT est à considérer en regard du stress que ces cadres disent subir. Si on leur soumet des mots correspondant à leur état d'esprit au travail, «stress» est mentionné par 44 % d'entre eux. Ce sentiment est plus élevé que la moyenne dans les entreprises ne disposant pas d'accord RTT (48 %), chez les cadres de direction et des services centraux (55 %), et moins fort chez les cadres de la fonction publique (30 %). Dans l'hypothèse de revenus maintenus, ces mêmes cadres ne souhaiteraient pourtant pas majoritairement cesser leur travail. En revanche, 48 % d'entre eux continueraient leur activité « mais moins intensément ». Parmi les mots traduisant leur état d'esprit au travail, « échanges » (59 %) et « enrichissement » (49 %) arrivent, en effet, avant le stress.

Cet état d'esprit est sans doute lié à une certaine confiance en l'avenir professionnel, que manifestent 84 % des cadres interrogés (6 points de plus qu'en janvier dernier). La satisfaction n'est, en revanche, pas de mise en matière de pouvoir d'achat : 36 % des salariés interrogés pensent qu'il a baissé depuis 2003, 31 % qu'il a stagné et seulement 32 % pensent qu'il a augmenté. Les cadres ne sont guère plus confiants en l'avenir : 26 % seulement pensent que leur pouvoir d'achat va augmenter, contre 72 % qui estiment le contraire (dont 35 % prévoyant une baisse).

Considèrent-ils, désormais, que l'individualisation ne permet pas de garantir leur pouvoir d'achat ? 50 % d'entre eux souhaiteraient, en tout cas, que la négociation salariale qui les concerne soit collective (avec une marge de manoeuvre individuelle : 45 % ; ou entièrement collective : 5 %). Ceux qui souhaitent une négociation individuelle uniquement ne sont que 48 % (55 %, néanmoins, pour le secteur privé).

Transparence salariale

C'est l'un des enseignements importants de cette enquête. « Les cadres sont certainement de plus en plus nombreux à constater que le «tout-individualisation» en matière de rémunération fait plus de perdants que de gagnants », souligne Eric Thouzeau, secrétaire national de l'Ugict-CGT.

Le syndicat lance d'ailleurs une campagne nationale, «L'exigence salariale», axée sur la transparence des rémunérations et l'augmentation du pouvoir d'achat des cadres.

(*) Réalisé par téléphone, du 30 septembre au 1er octobre 2005. Echantillon de 402 cadres, méthode des quotas.

Auteur

  • Guillaume Le Nagard