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Faible engouement pour la GPEC et le DIF

L'actualité | publié le : 25.10.2005 | Anne Bariet avec Laurent Gérard

La GPEC et le DIF n'ont pas la cote dans les entreprises. C'est l'un des résultats de l'enquête CSA pour le compte du groupe Alpha. Plusieurs obstacles subsistent à leur mise en place.

C'est une première. Tokheim Services, spécialisé dans la production et la maintenance de pompes à essence, vient de signer, le 19 octobre, un accord de GPEC (lire encadré). Une pionnière ? Tout porte à le croire. Selon une enquête CSA pour le groupe Alpha, réalisée en août, 79 % des DRH indiquent qu'aucune négociation n'est en cours dans les entreprises. Et, dans celles qui ont lancé des discussions, 44 % pensent qu'elles n'aboutiront pas avant l'an prochain. La loi Borloo du 18 janvier oblige pourtant les entreprises de plus de 300 salariés à mener une négociation sur ce thème tous les trois ans.

Contrainte

Mais, pour l'heure, plusieurs freins subsistent. Selon Alain Schweitzer, directeur de l'équipe GPEC au sein du groupe Alpha, « les principaux obstacles tiennent à la difficulté de formaliser la stratégie de l'entreprise et de projeter les besoins à moyen et long termes ». Autre problème : convaincre les salariés de consentir aux efforts que requiert la GPEC, notamment en matière de formation. Du coup, 33 % des DRH et des représentants du personnel perçoivent cette négociation comme une contrainte légale supplémentaire. « Les DRH ne considèrent pas que la GPEC est un objet de dialogue social. Il s'agit, pour eux, d'une de leurs prérogatives », poursuit Alain Schweitzer.

Confusion sur le DIF

Même langueur pour le DIF (droit individuel à la formation). Selon ce sondage, seuls 21 % des DRH et 37 % des représentants du personnel interrogés déclarent qu'un accord sur le DIF est d'ores et déjà en vigueur dans leur entreprise. Il est même probable que ces chiffres, déjà peu enthousiasmants, soient pourtant optimistes. Car la différence de 16 points entre la réponse des DRH et celle des représentants du personnel semble accréditer l'idée d'une confusion entre accord d'entreprise formel sur le DIF et mesures de gestion interne. Nombre d'autres études ont d'ailleurs montré l'absence de désir des entreprises de signer un accord sur le DIF avec leurs partenaires sociaux internes. Bilan : gérer le DIF parce qu'il le faut bien, mais éviter d'en faire un objet «médiatisable» au travers d'un accord formel.

Accord GPEC chez Tokheim Services

Les partenaires sociaux de Tokheim Services, FO, CFDT et CFE-CGC, ont signé, le 19 octobre, un accord sur la GPEC.

L'objectif ? « Nous devons faire face à des évolutions sensibles de nos métiers, indique Pascal Delmas, le DRH. Nous passons du métier de constructeur et d'installateur à un métier d'expert pour faire face à la complexité des règles en matière d'hygiène, de sécurité et d'environnement. Il s'agit de nouvelles compétences à acquérir. »

Auteur

  • Anne Bariet avec Laurent Gérard