Spécialisée dans la maintenance aéronautique et l'aménagement d'avions commerciaux et militaires, l'entreprise EADS Sogerma Services (à Mérignac, Gironde) fait partie du groupe EADS, et emploie 4 000 salariés dans le monde. Elle a signé un contrat de formation avec Bordeaux Ecole de management (BEM), suite à un appel d'offres lancé fin 2004, pour l'accompagner dans un changement de culture : travailler davantage avec le secteur civil et non plus majoritairement avec la défense, et résister à la concurrence des pays à bas coût de main-d'oeuvre. Un plan social supprimant 139 postes à Mérignac et 51 à Rochefort est d'ailleurs en cours.

Cette formation concerne 130 ingénieurs et techniciens des sites de Mérignac, Rochefort et Toulouse (2 000 salariés au total), chefs d'équipe, personnel de maîtrise ou responsables d'atelier. « La population fait la réussite d'une entreprise », commente Clotilde Duverger, en charge du développement et de la formation chez Sogerma. L'objectif est d'exposer les grands enjeux financiers et commerciaux des entreprises, les mécanismes de gestion, les évolutions de l'environnement, de démystifier l'économie et le jargon anglo-saxon du management. Avec pour conséquences de prouver à ces salariés qu'ils sont de véritables acteurs économiques et que leurs décisions quotidiennes ont un impact financier.

Pour y parvenir, BEM organise des sessions de formation de deux jours par groupes de 10 salariés. « Ils sont répartis en sous-groupes de deux à trois personnes représentant des entreprises, et jouent les uns contre les autres », explique Jean-Luc Faye, enseignant à BEM et responsable du service formation continue. Grâce aux simulateurs, l'approche de la gestion, des achats et de la production est rapide car les calculs sont automatiques. Les participants voient tout de suite les répercussions financières de leurs décisions et les coûts engendrés par des ruptures de stock, des problèmes de trésorerie ou de refinancement. Au cours de la dernière demi-journée du stage, un cadre de la Sogerma vient répondre aux questions.

Cette formation prévue avant que le plan social ne soit envisagé a été maintenue, d'autant plus qu'elle traite des sujets qui sont au coeur de la problématique de Sogerma. Dans l'entreprise, la formation est considérée comme « un levier extraordinaire pour accompagner les changements ». Sur le périmètre des 2 000 salariés de Bordeaux-Mérignac-Rochefort-Toulouse, Sogerma dépense 3,5% de sa masse salariale en formation, ce qui se traduit par 50 000 heures de formation par an, dont une partie achetée à des prestataires extérieurs pour 1 million d'euros.