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Près de la moitié des porteurs du VIH sans emploi

L'actualité | publié le : 11.10.2005 |

Une enquête de l'Agence nationale de recherche sur le sida pointe les difficultés d'emploi des personnes séropositives. Ce thème était également celui d'un colloque organisé, le 5 octobre dernier, par Sidaction.

En 2003, 43,5 % des personnes séropositives étaient au chômage ou inactives. Généralement due à la détérioration de l'état de santé du porteur du VIH, la perte d'emploi est particulièrement sensible dans les classes sociales les plus défavorisées. Parmi les personnes âgées de moins de 60 ans, diagnostiquées depuis 1996 et qui avaient une activité professionnelle, 27,5 % ont perdu leur emploi et ne travaillaient plus en 2003. Sur ce total, 19,9 % l'ont perdu après le diagnostic, la durée moyenne entre celui-ci et la perte d'emploi étant de quinze mois. Pour 52 % des personnes, le rôle du VIH/sida est prépondérant dans la perte d'emploi.

Peu d'aménagements

90 % des personnes ayant une activité professionnelle déclarent, en outre, ne pas bénéficier d'une adaptation et ce, malgré les effets secondaires de la trithérapie. Les mesures d'adaptation, pour celles qui en bénéficient, concernent, dans 54 % des cas, l'aménagement des postes et des horaires de travail. Le temps partiel thérapeutique n'intéresse que 16 % des personnes. Le changement de poste n'est utilisé que dans 36,7 % des cas.

Près de la moitié des personnes séropositives qui ne travaillent pas vivent aujourd'hui avec moins de 800 euros par mois ; 61 % d'entre elles affirment avoir un projet d'accès ou de retour à l'emploi. Davantage que la quête de ressources financières supplémentaires, c'est bien le besoin de réinsertion dans la vie active qui constitue, pour 88 % des personnes, le principal moteur du retour à l'emploi. A contrario, les freins portent sur la fatigue (89 %), les effets secondaires des traitements (58 %), le fait d'être souvent malade (55 %) et la peur des discriminations (28 %).

Insertion

Ces constats résultant de l'enquête Vespa (1) menée par l'Agence nationale de recherche sur le Sida ont été dévoilés le 5 octobre, lors d'un séminaire «VIH et emploi» organisé par Sidaction à l'Ecole nationale de santé publique de Rennes. C'est la première fois que cette association, qui, il y a tout juste un an, créait une mission emploi, organise un colloque sur cette thématique. « Il s'agit, désormais, de combiner la lutte contre la maladie et la bataille pour l'emploi en utilisant le levier des dispositifs de droit commun relatifs à l'insertion professionnelle », a rappelé, en préambule de la journée, Bernard Audoin, directeur général de Sidaction.

Lequel a aussi fustigé les discriminations dont sont victimes les malades dans la sphère professionnelle. Des propos que corroborent le Baromètre Sida Info Service sur les discriminations. Selon cette étude, présentée le 3 octobre, près de 6 personnes sur 10 (57,3 %) déclarent avoir déjà été discriminées du fait de leur séropositivité, dont 33,7 % dans le cadre de leur travail. JEAN-FRANÇOIS RIO

(1) Vespa : VIH enquête sur les personnes atteintes.