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A chaque âge ses priorités

Dossier | publié le : 11.10.2005 | Emmanuel Franck

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A chaque âge ses priorités

Crédit photo Emmanuel Franck

Le Perco de L'Oréal séduit les salariés les plus anciens. Les plus jeunes se contentent de l'article 83. La question de l'achat de la résidence principale est au centre de l'adhésion au Perco.

L'Oréal possède sans doute l'un des plus vieux Perco de France. Mis en place en 2003, avant même la parution de tous les décrets d'application, il constitue, avec l'article 83, l'un des deux piliers de la retraite d'entreprise du groupe de cosmétiques. Pour Jean-Marie Ladurée, directeur général des relations sociales, l'objectif de ces deux dispositifs, mis en place en même temps, est « d'améliorer le taux de remplacement de salariés après leur départ en retraite ».

Abondement

Le Perco est rendu attractif par un abondement de 50 %. Le régime de retraite à cotisations définies (article 83), relativement généreux, s'adresse à un public large. Il est ouvert aux salariés dont la rémunération est comprise entre un et six plafonds de la Sécurité sociale, soit 8 000 des 11 000 salariés de l'entreprise. Le groupe considère qu'au-delà d'un plafond, le taux de remplacement commence à se dégrader, et qu'au-delà de six plafonds, le salarié a d'autres placements à sa disposition. L'article 83 est alimenté par une cotisation dont le montant sera, en 2008, de 4 % du salaire, assumée à parité par l'employeur et par le salarié. L'Oréal propose, par ailleurs, un régime à prestations définies (article 39) à ses cadres dirigeants.

Durée de cotisation

Si le groupe n'a pas cherché à cibler des populations, il s'avère, à l'usage, que le Perco intéresse plutôt les salariés en deuxième partie de carrière. Les plus jeunes, quant à eux, paraissent se contenter du régime, obligatoire, à cotisations définies. « Ceux qui viennent d'entrer dans l'entreprise savent qu'ils vont rester longtemps, et donc cotiser longtemps », explique Jean-Marie Ladurée.

L'intérêt des salariés pour le Perco augmente, en effet, avec l'âge : 15 % des moins de 40 ans y ont versé leur participation ; 20 % des salariés de 40 à 50 ans ; 35 % des 50-55 ans ; et 42 % des salariés de plus de 55 ans. Un phénomène qui s'explique, sans doute, par la volonté des seniors de s'assurer un bon taux de remplacement, et par le peu d'appétence des jeunes pour les questions de retraite, jugée lointaine.

Il est possible, également, que les plus jeunes ne soient pas informés de la possibilité de déblocage de leur Perco en vue de l'achat de leur résidence principale. Un sujet beaucoup plus concret pour eux. L'autre leçon que tire L'Oréal est que « le démarrage du Perco est plus long que prévu », selon Jean-Marie Ladurée.

Conditions de déblocage

La première année, seuls 18 % des salariés ont investi leur participation au titre de l'année 2003 dans le Perco. Une faible proportion qui s'explique, sans doute, par les incertitudes qui planaient sur les conditions de déblocage, particulièrement celle pour l'achat de la résidence principale, alors que les décrets d'application n'étaient pas encore parus. Aujourd'hui, cette proportion est montée à 21 %. Un taux encore relativement bas, si l'on considère l'importance des disponibilités dégagées par la participation (6,5 % de la masse salariale) et par l'intéressement (18 %), dont l'addition correspond à trois mois et demi de salaire pour une personne gagnant 24 000 euros par an. D'autant que les salariés de L'Oréal ont la possibilité de n'investir qu'une partie de la participation dans le Perco. Cette souplesse devrait plaider en faveur du Perco. Mais, comme l'explique Jean-Marie Ladurée, « il n'est pas évident, pour une personne ayant déjà acquis une résidence principale, de bloquer son capital dans un Perco ».

A l'arrivée, il apparaît que le Perco de L'Oréal sert bien aux salariés pour augmenter leur taux de remplacement. Mais que l'achat de la résidence principale reste le critère discriminant dans les choix d'allocation d'épargne.

L'oréal

> Effectifs : 52 000 salariés dans le monde.

> Implantations : 130 pays.

> Chiffre d'affaires : 14,534 milliards d'euros.

Auteur

  • Emmanuel Franck