Il ne s'agit que d'un prérapport, mais il fait déjà parler de lui. Visé, le travail du Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale (Cerc) sur les pistes de réforme pour l'accompagnement des chômeurs, révélé par Les Echos, à quelques semaines de l'ouverture des négociations sur les nouvelles règles d'indemnisation.

Dans ce document, commandé par Matignon en juillet 2004 et destiné à être remis fin octobre, le Cerc, présidé par Jacques Delors, suggère une baisse des allocations des chômeurs les mieux indemnisés. Il indique, ainsi, qu'une réduction maximale de l'allocation à 1 500 euros, comme en Allemagne, impliquerait 14,6 % des allocataires et entraînerait un gain pour l'Unedic de 2,75 milliards d'euros par an. Autre scénario : un plafond à 1 800 euros. Le gain serait alors d'environ 2 milliards d'euros, pour 8 % d'allocataires concernés.

Le Cerc note, également, dans son comparatif européen de l'accompagnement des chômeurs, que c'est en France que le montant mensuel maximal de l'allocation est le plus élevé, avec un peu plus de 5 125 euros. Près de cinq fois supérieur à celui en vigueur en Belgique, en Espagne ou en Italie.

Autant de suggestions qui ont fait réagir les syndicats, notamment la CFE-CGC, qui les juge « scandaleuses », indiquant dans un communiqué que « les classes moyennes sont une nouvelle fois attaquées ».