E & C : Le Conseil d'analyse de la société (Cas) a présenté, le 27 septembre, le rapport «Pour une société de la nouvelle chance - une approche républicaine de la discrimination positive». Il préconise la mise en place d'un outil statistique pour repérer l'origine ethnique des salariés. Alors que Casino s'est engagé dans une démarche similaire, que pensez-vous de cette proposition ?

M. Z. : Casino a effectivement rendu, en juin 2005, une étude patronymique portant sur quatre sites de la région Rhône-Alpes*. A l'époque, il nous avait fallu demander une autorisation expresse à la Cnil - Commission nationale informatique et libertés - pour mener cette étude. Si le CAS veut faire avancer sa proposition, il faudra donc que la Cnil se prononce sur le sujet. Si elle le souhaite, nous nous tenons à sa disposition pour mener une réflexion avec elle.

E & C : Cette mesure peut-elle être efficace pour lutter contre les discriminations ?

M. Z. : Tout dépend de ce qu'on en fait. Si ces statistiques se bornent à être une photo de famille, prise à un certain endroit et à un certain moment, cela n'aura aucune efficacité. Lorsque nous avons mené notre étude, il nous a manqué de pouvoir mesurer des évolutions dans le temps, de faire des comparaisons par bassins d'emploi et par métiers.

E & C : Chez Casino, où en êtes-vous dans vos démarches en faveur de la diversité ?

M. Z. : Depuis dix ans, nous menons des actions dans ce domaine. Cela nous a conduits à formaliser un accord, qui sera présenté aux syndicats le 6 octobre. Nous explorons quatre pistes : objectifs de diversification des équipes, amélioration de l'accès à l'emploi, réponse systématique à toutes les candidatures, offres de stages pour les minorités visibles.

* Voir Entreprise & Carrières n° 770.