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Je fais partie du problème

Demain | Chronique | publié le : 04.10.2005 | De meryem Le Saget

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Je fais partie du problème

Crédit photo De meryem Le Saget

Quand on rencontre de sérieux problèmes relationnels avec quelqu'un, on a d'abord tendance à penser que cette personne a un caractère vraiment difficile. Rarement on se demande si, après tout, on ne participerait pas au problème. Bien sûr, à l'origine, l'événement semble venir de l'extérieur et même, parfois, nous «tomber dessus». Mais notre réaction face à la situation joue un rôle important et permet au problème de s'installer.

D'une part, certains traits de notre caractère peuvent énerver notre interlocuteur et lui procurer un terrain de jeu idéal. Si l'on est timide et qu'il est agressif, si l'on réagit de façon spontanée et qu'il aime les personnes contrôlées, s'il a toujours besoin d'enjoliver la réalité et qu'on est partisan de la vérité, si l'on réussit ses projets et qu'on suscite sa jalousie, loin de le calmer, notre tempérament lui donne un appui.

D'autre part, notre réponse à l'agression peut envenimer la situation. Rester de marbre, alors que l'autre attend une confrontation, contenir en soi une colère sourde sans oser l'exprimer ; se poser en donneur de leçon pour rétablir l'ordre, se déprécier en pensant que les critiques dont on fait l'objet sont peut-être méritées, éviter l'autre systématiquement pour ne pas avoir à s'expliquer, accepter des situations destructrices parce qu'on a peur de réagir : crainte de se faire rejeter, d'être mal considéré, de partir, de tout perdre... Par notre comportement, nous entretenons le problème.

D'ailleurs, en regardant certains événements du passé, on se dit parfois : « A cette époque, j'ai mal réagi. Si c'était aujourd'hui, je ne me laisserais pas faire. » Mais, à cette période justement, on n'avait ni la maturité émotionnelle ni l'expérience que l'on possède maintenant. Quelle qualité nous manque-t-il aujourd'hui pour nous dégager de notre problème relationnel ? Si l'on était, par exemple, une personne forte, rayonnante, joyeuse, autonome, pleine d'énergie, calme et sereine, capable d'influence, ou toute autre qualité adaptée, notre interlocuteur oserait-il nous déstabiliser ? Pour le moment, c'est notre doute sur nous-même qui lui donne prise, comme un crochet qui aurait trouvé un tissu à accrocher.

Acquérir cette force intérieure nouvelle suppose peut-être de se départir de certains vieux réflexes issus de l'enfance : suradaptation aux autres pour ne pas faire de vagues, arrogance, attitude de victime, besoin de domination ou de contrôle, négation de ses sentiments, croyance qu'on doit s'en sortir seul... Ces tendances personnelles nous créent du tort car elles nous poussent à donner de façon récurrente des réponses inadaptées.

Réaliser que l'on participe sans le savoir aux problèmes relationnels qui nous empoisonnent la vie permet de s'en dégager. « Si tu veux changer les choses, dit l'adage, commence par te changer toi-même. »

Meryem Le Saget est conseil en entreprise à Paris <mlsconseil@wanadoo.fr>

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  • De meryem Le Saget