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« Le refus d'emploi n'est qu'un cas rare dans les manquements visés »

L'actualité | L'INTERVIEW | publié le : 27.09.2005 | PROPOS RECEUILLIS PAR EMMANUEL FRANCK

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« Le refus d'emploi n'est qu'un cas rare dans les manquements visés »

Crédit photo PROPOS RECEUILLIS PAR EMMANUEL FRANCK

E & C : La semaine dernière, plusieurs voix se sont exprimées contre la circulaire du 5 septembre relative aux sanctions contre les manquements des chômeurs. Que pensez-vous de la philosophie de cette circulaire ?

P. C. : Le droit de bénéficier d'une allocation chômage impliquant des devoirs, le principe de la sanction contre des chômeurs qui ne respectent pas leur part du contrat, n'est, en soi, pas choquant. Par ailleurs, le principe de la gradation des sanctions est une bonne chose. Mais, le gouvernement occulte la nécessaire amélioration du service rendu au chômeur.

E & C : Cette circulaire aura-t-elle un impact sur les retours à l'emploi ?

P. C. : Les précisions sur la notion d'offre d'emploi convenable, dont le refus est sanctionné, n'auront que très peu d'effets, car le refus d'emploi n'est qu'un cas rare parmi les manquements visés. Mais, la gradation des sanctions peut faciliter leur mise en oeuvre. L'allocation sera réduite de 20 % au premier manquement, de 50 % au deuxième, et supprimée ensuite. Pour autant, ces effets seront marginaux faute d'un accompagnement à la hauteur. Le contrôle des chômeurs sera très difficile. Par ailleurs, les Services publics de l'emploi (SPE) auront d'autant plus de scrupules à appliquer les sanctions qu'ils savent que leur service n'est pas de qualité.

E & C : Comment améliorer l'efficacité des SPE ?

P. C. : Il faut réorganiser le système : créer un guichet et un référent uniques, faire du profilage, et, surtout, améliorer les relations entre les SPE et les opérateurs extérieurs. Ces derniers devraient être rémunérés au résultat. Cela accélérerait la concentration et la professionnalisation du secteur. En outre, le gouvernement doit faire pression sur les partenaires sociaux afin de rapprocher l'ANPE et l'Unedic et, ainsi, simplifier le parcours des chômeurs.

* Coauteur du rapport De la précarité à la mobilité : vers une sécurité sociale professionnelle, novembre 2004.

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