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Une attente pleine d'espoir, mais mêlée d'inquiétude

Dossier | publié le : 27.09.2005 | M. D.

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Une attente pleine d'espoir, mais mêlée d'inquiétude

Crédit photo M. D.

La loi du 4 mai 2004 suscite, chez les formateurs indépendants, des sentiments mitigés, affirme Anne Rosain, présidente du Syndicat des indépendants consultants et formateurs (Sicfor).

« Nous fondons beaucoup d'espoir dans cette réforme, mais sa complexité nous inquiète, explique Anne Rosain, consultante-formatrice et présidente du Syndicat des indépendants consultants et formateurs (Sicfor) qui, globalement, voit la réforme positivement. Elle apporte plus de professionnalisme et va susciter de l'innovation pédagogique. On va sortir de la «stagification». Auparavant, seul le stage en salle était reconnu. Nous avons, aujourd'hui, la possibilité de varier les modalités de la formation. Le bilan de compétences, la VAE, le présentiel individuel et en groupe, la formation à distance et l'autoformation au poste de travail sont aujourd'hui pris en compte dans les budgets formation. »

De nombreux atouts

Pour Anne Rosain, la réforme possède de nombreux atouts : « Fondées sur les compétences, les formations seront mieux ciblées, plus en accord avec le développement des entreprises et des personnes. La relation du formé avec le formateur et avec les apprentissages gagnera en qualité si les personnes envoyées en formation sont partie prenante. J'ai souvent constaté que des gens étaient envoyés en formation alors qu'ils n'en avaient pas besoin ou ne savaient pas pourquoi ils venaient », regrette-t-elle.

Conséquence - faisant l'analyse que la formation passe du statut d'obligation à celui d'investissement, et que le rôle du formateur s'en trouve renforcé -, Anne Rosain estime que « les indépendants ne peuvent plus se contenter de faire des propositions et d'animer des sessions. Ils doivent connaître la réforme et ses finalités ».

Un rôle d'alerte

« Dans une formation au management, on ne peut plus faire abstraction de l'entretien professionnel et de la responsabilité du cadre, estime la présidente du Sicfor. Nous avons aussi pour rôle d'alerter les DRH sur le développement des compétences. » Ce genre de réflexion sera d'ailleurs au coeur des prochaines rencontres annuelles du Sicfor (1).

Pour autant, les formateurs indépendants ne cachent pas certaines craintes. Surtout, ils redoutent que les complexités administratives dévorent leur énergie et étouffent toute réflexion stratégique. Ils craignent aussi que l'accent mis sur l'individualisation des parcours se fasse au détriment de processus collectifs qui ont fait leurs preuves. « Mettre l'accent sur les individus, c'est bien pour les populations qui n'étaient pas prises en compte. Mais il va falloir que les entreprises augmentent leurs budgets formation. Nous sommes attentifs au travail fait par les branches », assure Anne Rosain.

Les entreprises doivent se saisir de la réforme

Les formateurs indépendants pensent que les entreprises doivent encore se saisir de la réforme : « Nous pouvons les aider à réfléchir et leur faire des propositions. Le DIF peut permettre de travailler sur l'expression écrite : les besoins sont énormes, y compris chez les cadres, comme le révèlent l'usage des TIC, des normes qualité et la traçabilité. »

Pour l'instant, constatent les formateurs indépendants, les applications de la loi sont timides : les employeurs qui proposent des parcours de professionnalisation sont ceux qui le faisaient déjà avant le vote de la loi. La réforme a simplement appuyé des processus déjà en cours. Pour les autres entreprises, estime le Sicfor, il faudra attendre au moins deux ans pour faire un premier bilan. Le temps que les salariés soient informés et que l'encadrement joue son rôle dans l'entretien professionnel placé au centre du nouveau dispositif.

(1) Le Sicfor prépare ses Automnales, le 11 novembre prochain, sur le thème «Le formateur : miroir ou reflet ? Nature et enjeux des relations en face-à-face pédagogique». <www.sicfor.org>

Auteur

  • M. D.