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Les salariés ne se sont pas encore mobilisés

Dossier | publié le : 27.09.2005 | L. G.

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Les salariés ne se sont pas encore mobilisés

Crédit photo L. G.

Selon les responsables formation et les directeurs des ressources humaines, les salariés n'ont pas encore pris conscience des nouvelles potentialités de formation.

Les salariés ne sont pas encore très mobilisés sur la question de la formation et, notamment, sur le DIF. En fait, si environ un tiers des salariés informés émettent des réactions positives, les autres restent plutôt sans réaction, affirme une étude Ofem-Garf-AEF.

> Comment situez-vous les réactions de salariés sur les différents dispositifs, en particulier sur le DIF ?

Réactions positives 30 %

Peu de réactions 33 %

Aucune réaction 30 %

« Les salariés réagissent positivement au DIF et à la VAE. Les conséquences liées aux autres points de la réforme ne sont pas perceptibles actuellement pour le salarié », affirme un responsable de la formation d'une entreprise du secteur de la chimie.

Intérêt mitigé

« Les salariés ont vite vu qu'ils allaient bénéficier d'une allocation de formation pour leur formation hors temps de travail », estime, à l'inverse, le responsable formation d'une entreprise du secteur des services. « Nos équipes marketing et commerciales ont été les premières à manifester leur intérêt pour la réforme. Jusqu'alors, nous réalisions déjà 10 à 20 % de nos formations en co-investissement », certifie le responsable formation d'une entreprise du secteur agroalimentaire.

« J'ai déjà reçu 40 personnes sur le sujet et j'ai donné mon accord pour une trentaine de demandes de DIF. La dizaine de demandes restantes n'étaient pas appropriées », reconnaît le responsable formation d'une entreprise du secteur métallurgique. « Seuls 12 salariés nous ont demandé des informations complémentaires sur un effectif total de 14 000 », assure un chef de service administration et gestion de la formation.

Démarche individuelle

« Pour le DIF, les salariés sont plutôt attentistes, mais certains découvrent les dispositifs préexistants - VAE, CIF... - pour lesquels ils marquent un grand intérêt », se réjouit le responsable formation d'une entreprise du secteur informatique. « Les plus concernés seront les salariés déjà engagés dans une démarche individuelle, et nous verrons si la réforme les aidera. Je pensais que les offres DIF fleuriraient plus vite et que les salariés seraient plus vite sollicités », s'étonne le responsable du développement RH d'une entreprise de transport. « Nous n'avons eu aucune réaction, et je note qu'il n'y a pas de relais des campagnes nationales par les syndicats », constate le responsable formation d'une entreprise industrielle du secteur réseaux et télécoms.

Il est clair que, sans cet aiguillon de la demande, les réponses techniques, politiques et financières des entreprises seront plus longues à venir. Et pourtant, de l'avis des RF, la responsabilité du salarié est le principal changement apporté par cette réforme (voir ci-dessous).

> Quels sont les principaux changements dus à la réforme que vous avez identifiés ?

La responsabilité du salarié 75 %

Le rôle de l'entreprise 48 %

Les nouveaux dispositifs 48 %

Le rôle des IRP 44 %

Temps de travail/

temps de formation 42 %

Ce constat sur la responsabilité des salariés en matière de formation est un sujet d'interrogation, car les modalités de déclenchement des nouveaux droits (DIF, période...) nécessitent un accord de l'employeur ou, au moins, une discussion durant laquelle celui-ci peut signifier son refus.

Du point de vue des salariés, il n'est pas du tout certain qu'ils entendent cette «nouvelle responsabilité» de la même oreille.

D'ailleurs, dans une logique identique, la croyance des RF en la volonté des salariés d'investir sur un temps de formation en dehors de leur temps de travail pose également question : 61 % des RF affirment que les salariés sont prêts à le faire ; 12 % déclarent le contraire et 27 % affirment prudemment qu'ils n'en savent rien. Là encore, il n'est pas du tout sûr que les salariés partagent cet avis. D'ailleurs, d'autres études, publiées précédemment cette année, ont montré une grande réticence des salariés devant cette possibilité.

Auteur

  • L. G.