Jusqu'en avril 2003, Tribord, une des marques de Décathlon, était, en toute logique, installée au siège de sa maison mère, à Villeneuve-d'Ascq (59). Puis, en juillet 2004, la société déménage à Hendaye (64). Un grand écart motivé par le projet d'entreprise. « Nos produits sont liés à la pratique des sports d'eau. C'est pourquoi il est plus pertinent d'être très proche de l'élément, afin d'observer les utilisateurs et de tester nos produits. Par ailleurs, nos collaborateurs sont tous des passionnés de sports nautiques. Les rapprocher de la mer leur permettait de les pratiquer plus souvent et donc d'augmenter leur efficacité et leur motivation. L'autre raison est que nous voulions recréer un esprit d'équipe, menacé de dilution dans un site partagé avec les quelque 1 500 autres salariés de Décathlon. Il nous semblait plus fédérateur d'être ensemble (Tribord comptait alors 64 salariés, NDLR) au bord de la mer et de vivre concrètement au quotidien le projet de l'entreprise », explique Frédéric Duprez, directeur de Tribord.

L'équipe dirigeante a prospecté de nombreuses villes du littoral : Marseille, La Rochelle, Hendaye, Lorient et même Lisbonne. « Nous voulions un site permettant notre croissance et réunissant l'ensemble des sports nautiques couverts par la marque », ajoute le directeur.

Finalement, c'est Hendaye qui a raflé la mise. Et ce, pour trois raisons : le potentiel du site - une ancienne criée de 40 000 m2 pour 5 000 m2 construits - ; la présence d'un grand parking pour les salariés et les clients, qui peuvent aussi se rendre au magasin par la mer ; les bonnes relations entretenues avec les autorités locales.

« Lorsque le choix a été fait, j'ai réuni l'ensemble de l'équipe, après avoir consulté le CE, et je lui ai annoncé notre prochain déménagement vers le Sud », précise Frédéric Duprez. Quelques jours plus tard, il convie à nouveau ses collaborateurs, accompagnés, cette fois, de leur conjoint pour une présentation plus exhaustive du projet.

« On a détaillé nos motivations et la suite des opérations pour ceux qui voulaient suivre et ceux qui ne le voulaient pas. » Pour les premiers, la chambre de commerce et d'industrie d'Hendaye s'est livrée à un exposé sur l'ensemble des démarches utiles : marché de l'emploi local, écoles, Sécurité sociale... Parallèlement, elle a mis en ligne un site Internet, conçu avec Tribord, accessible via un mot de passe pour les salariés désireux de se joindre à l'aventure.

Par ailleurs, un employé de la CCI a ensuite été dédié à l'accueil des salariés. Un cabinet d'outplacement a été également missionné pour aider les conjoints à trouver un emploi sur place durant six mois. « Et puis, je leur ai proposé de se rendre sur les lieux avant le 30 septembre pour faire un repérage d'une semaine, suivi, à leur retour, d'un rendez-vous individuel pour qu'ils me fassent part de leur décision, indique Frédéric Duprez ; 45 ont suivi l'entreprise. Il leur a été proposé deux autres voyages pour régler la question du logement. Question qui a été suivie par la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier), avec qui nous avions passé un accord ; 19 ont, en revanche, préféré rester dans le Nord. Pour ces derniers, je me suis engagé à leur trouver un emploi avant le déménagement. Ce fut chose faite le 30 avril 2004. Tous ont été reclassés dans le groupe, au même niveau de qualification et de salaire. »

Pour le jour J, les frais de déménagement étaient pris en charge, complétés d'une prime d'un mois de salaire pour faire face aux faux frais et d'une prime rideaux de 1 200 euros en moyenne. Le 15 septembre 2004, une fois les cartons déballés, Tribord inaugurait officiellement ses nouveaux locaux en présence des salariés et de leurs conjoints.

> Activité : conception, vente d'équipements de sports nautiques.

> Effectifs : 64 salariés.

> Chiffre d'affaires : 200 millions d'euros.