E & C : Vous avez récemment mené des expériences en convoquant des demandeurs d'emploi par SMS. Pouvez-vous décrire le dispositif ?

B. C. : Nous avons reçu la consigne de convoquer les demandeurs d'emploi de longue durée, âgés de moins de 25 ans, du bassin de Dunkerque, dans le cadre du «plan d'urgence» présenté par le Premier ministre avant l'été. Nous disposions d'un mois, entre mi-août et mi-septembre, pour convoquer ces 981 jeunes chômeurs. Or, nous savions, par expérience, qu'ils sont difficiles à toucher pendant l'été, et que, d'autre part, ils ne lisent pas souvent leur courrier. En revanche, nous avions constaté qu'ils ne se séparent jamais de leur téléphone portable. Nous les avons donc convoqués par SMS. Nous avons renouvelé l'expérience le 7 septembre pour proposer à 900 jeunes de se rendre à un forum sur l'apprentissage.

E & C : Quels résultats avez-vous obtenus ?

B. C. : 80 % des 981 demandeurs d'emploi contactés sont venus, alors qu'ils ne sont que 30 % à se déplacer après un courrier ; 60 % des personnes convoquées étaient au forum pour l'apprentissage. En plus d'être efficace, ce dispositif possède l'avantage de nous faire gagner du temps et d'être économique pour la collectivité. Un texto coûte 13 centimes d'euro, contre 46 pour un courrier. Il sera sans doute utilisé sur l'ensemble de la Flandre et dans le Nord-Pas de Calais.

E & C : Le risque de radiation administrative est-il étranger à ces bons résultats ?

B. C. : Ce risque n'est pas encore intégré par les demandeurs d'emploi. De plus, la convocation par SMS n'a aucune valeur juridique. C'est pourquoi ceux qui ne se déplacent pas après avoir reçu le texto reçoivent un courrier. Il faut cependant admettre que le succès de cette expérience tient aussi à la forte médiatisation dont elle a bénéficié.