E & C : Le nombre de chômeurs a reculé pour le quatrième mois consécutif. Comment analysez-vous cette baisse ?

E. H. : Pour un quart, elle est liée à la croissance de l'année 2004, dont les effets, en termes d'emploi, ne se font sentir que maintenant. Ce décalage de deux ou trois trimestres est classique. Mais la baisse du chômage tient, essentiellement, à la mise en place des Contrats d'accompagnement dans l'emploi (CAE) dans le secteur non marchand.

Ces contrats aidés, qui remplacent les contrats emploi solidarité (CES) et les contrats emploi consolidés (CEC), marquent le retour au traitement social du chômage, abandonné depuis 2001, et réactivé par le gouvernement depuis le mois de janvier. En revanche, les contrats d'avenir, qui concernent aussi le secteur non marchand, n'arrivent pas à mordre : 185 000 ont été budgétisés, mais seuls 1 000 auraient été signés. Par ailleurs, l'augmentation de 11,6 % du nombre d'entrées en apprentissage a permis de faire baisser le chômage des jeunes.

E & C : Les radiations des fichiers de l'ANPE peuvent-elles, également, expliquer cette baisse, comme le suggère FO ?

E. H. : Non. Les radiations administratives sont à peu près au même niveau que l'année dernière, à la même époque.

E & C : Quel sera l'impact des contrats nouvelles embauches sur l'emploi ?

E. H. : Ils ne feront pas baisser le chômage. En revanche, ils devraient réduire le décalage entre la conjoncture économique et son impact sur l'emploi, à un ou deux trimestres.

E & C : Comment envisagez-vous la croissance en 2006 ?

E. H. : L'OFCE publiera ses prévisions le 23 septembre. Pour ma part, j'estime que la croissance devrait être, l'année prochaine, de 1,7 %, mais elle sera fortement conditionnée par le niveau des prix du pétrole.