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Des jeunes RH engagés mais critiques

L'actualité | L'événement | publié le : 06.09.2005 | Céline lacourcelle

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Des jeunes RH engagés mais critiques

Crédit photo Céline lacourcelle

Arrivés dans la fonction par choix, les jeunes professionnels RH font preuve d'une forte implication. Pour autant, ils sont lucides et critiques à l'égard de leur profession. Entre engagement et désenchantement, selon une enquête que vient de mener Entreprise & Personnel.

Qui sont les jeunes de la fonction RH ? Quelles sont leurs motivations ? Comment perçoivent-ils la fonction ? C'est à ces questions que se propose de répondre la dernière étude qualitative de l'association Entreprise & Personnel. Pour la réaliser, son auteur, Jean-Marc Le Gall, directeur d'études en charge du pôle «régulation sociale», a interviewé 10 DRH, 33 jeunes professionnels RH en activité et 17 étudiants. Son titre, Les jeunes RH, engagés et désenchantés, donne le ton.

« J'ai, en effet, été surpris par le degré de maturité et d'engagement de cette jeune génération de professionnels RH. Ce sont des personnes responsables. J'ai, tout d'abord, observé qu'ils sont arrivés dans la fonction après mûre réflexion. Ce cheminement intellectuel les distingue, à mon sens, des autres jeunes », explique-t-il.

Valoriser rapidement le diplôme

Qu'en est-il de leur premier poste ? Selon l'étude, la priorité est donnée au contenu. La qualité de la procédure de recrutement joue un rôle décisif dans le choix des jeunes diplômés. Mises en avant : la définition de poste et la volonté de valoriser rapidement le diplôme par des réalisations. Cela tombe bien, il semble que l'accueil qui leur est réservé soit particulièrement soigné.

« Dans l'ensemble, les DRH et leur équipe, mais également les directeurs d'usine, par exemple, ont été attentifs à faire une bonne première impression », présente l'auteur. Autre élément impactant l'engagement de ces jeunes : le manager direct. Autrement dit, le DRH apparaît comme un accélérateur efficace de leur professionnalisation.

Jusque-là, tout va bien. « Globalement, les jeunes RH portent des appréciations positives sur leur début de carrière qui conforte, dans quasiment tous les cas, leur projet professionnel. Dans leur grande majorité, ils mettent en avant les possibilités d'expression et de valorisation de soi », précise l'étude. C'est après que cela se gâte.

Manque de travail collectif

Une fois dans le bain, « ils apparaissent très critiques à l'égard des politiques RH, non pas sur leur principe, mais sur leur conception et leur mise en oeuvre effective », souligne Jean-Marc Le Gall. En clair : elles leur paraissent manquer de réflexion et de travail collectif. Par ailleurs, elles ne font, à leurs yeux, que rarement l'objet d'une évaluation régulière sur le terrain.

Les politiques RH ne sont pas les seules à recevoir des critiques. Sous les feux : les outils RH. Les jeunes RH sont, ainsi, nombreux à dénoncer leur faiblesse ou même leur absence d'effets concrets. Ils les jugent trop formels et souvent inadaptés, du fait de la connaissance insuffisante qu'ont leurs concepteurs des situations concrètes, sur le terrain.

Enfin, en ce qui concerne la fonction RH proprement dite, la jeune génération ne s'étonne pas vraiment de sa mauvaise image. Et pour cause ! Selon eux, elle ne joue pas encore suffisamment son rôle d'écoute des salariés et de gestion de leur développement professionnel. Manque de communication, mais aussi manque de transparence. Ils sont, ainsi, quasi unanimes pour dénoncer l'opacité de ses décisions et de son fonctionnement.

Savoir écouter et communiquer

Le jugement est donc sévère. Pour Jean-Marc Le Gall, il est possible de rassurer les jeunes RH. Il prescrit plusieurs pistes d'action. Primo, « l'écoute de ces derniers est une valeur ajoutée, car ils sont une ressource pour personnaliser les process RH et les améliorer. Secundo, il semble primordial de mieux communiquer en interne sur les stratégies de l'entreprise et les politiques RH et de démontrer de manière plus convaincante leur articulation ».

Dernier levier : le rapprochement des représentants de la fonction RH avec les managers opérationnels. En effet, les jeunes vivent mal le partage de la fonction avec le management, qui leur apparaît souvent comme contre-productif, déstabilisant et appauvrissant. Il conviendrait, selon l'auteur, de rechercher les moyens (immersions, rencontres...) d'un meilleur partenariat entre ces deux populations ; de former les RH au business et les managers à la GRH en soulignant la nécessité d'organiser et de gérer la complémentarité forte des deux fonctions et, enfin, d'associer managers et jeunes RH à la conception et à la mise en oeuvre d'actions novatrices communes.

Auteur

  • Céline lacourcelle