logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Enquête

Un support au transfert des compétences

Enquête | publié le : 06.09.2005 | C. L.

Image

Un support au transfert des compétences

Crédit photo C. L.

A marché du travail atypique, gestion des ressources humaines particulière. Avant de localiser leur recrutement, les entreprises étrangères font venir des expatriés qui serviront de relais de savoir-faire.

Jean Laporte occupe une fonction d'un genre nouveau chez Michelin. Son titre : career development à la direction du service du personnel Asia Pacifique. « Mon rôle est d'aider les DRH locaux à faire évoluer les cadres chinois - une cinquantaine - vers des postes occupés par des expatriés », explique-t-il.

C'est, en effet, dans l'air du temps, comme le confirme une étude d'Egon Zehnder International, cabinet de recrutement de dirigeants de société, présentée en janvier dernier, qui compare les sociétés étrangères installées en Chine il y a dix ans à celles d'aujourd'hui.

Vivier de cadres chinois

Si, auparavant, quasiment tous les postes seniors tels que ceux de Pdg, directeur financier ou directeur de production étaient occupés par des expatriés, c'est moins le cas aujourd'hui. En effet, la plupart des postes de directeur général de joint-ventures sont tenus par des locaux, de même que les fonctions de directeur marketing ou de directeur des ventes. Ce qui n'empêche pas, au préalable, d'y installer un expatrié.

« Le transfert de compétences prend des années », explique Eric Tarchoune, directeur de Dragonfly Group, cabinet-conseil en ressources humaines. Mieux vaut donc anticiper. Mais, comme le conseille Marc Raynaud, associé du cabinet ICM (lire l'entretien p. 25), « il est préférable de donner deux, voire trois, remplaçants chinois potentiels pour un expatrié. C'est la politique d'EDF, qui développe un vivier de cadres chinois pour un passage de témoin. »

Localiser les RH

Parmi les fonctions particulièrement localisables : les ressources humaines et le commercial. Selon Egon Zehnder, 63 % des entreprises interrogées avaient choisi des cadres locaux pour occuper la fonction de DRH et 54 % pour occuper des postes de directeurs des ventes. Dans d'autre fonctions, comme la production ou la finance, où la «vision entreprise» est plus importante que la vision locale, la localisation semble être plus lente.

Crainte de l'espionnage

L'explication ? Sans doute l'exigence de confidentialité, dans un pays où l'espionnage et la copie sont élevés au rang de coutume locale. Les entreprises étrangères préférant laisser des expatriés à certains postes clés. C'est le parti pris d'Alstom Transport. « Nos expatriés sont à la direction générale, à la finance et à la supervision des achats, mais aussi en amont des projets nouveaux, et à toutes les fonctions sensibles pour lesquelles un contrôle renforcé est de mise », détaille Loïc Mahé, senior vice-président.

Travail en tandem

Cette attention est également celle de Nelly Biche de Bere, Pdg de la société de confection de bijoux et de prêt-à-porter du même nom. « J'essaie toujours de mettre aux postes clés des doublons : un Chinois et un expatrié, cela par précaution, pour un transfert progressif des compétences et pour un apprentissage de la culture d'entreprise. »

Sans oublier que l'environnement international est, pour un Chinois, un critère de poids, selon Eric Tarchoune : « L'attractivité d'une entreprise, c'est aussi de pouvoir travailler avec des étrangers pour apprendre une langue, et une autre manière de penser. En la matière, les environnements américain et allemand ont la préférence des jeunes Chinois. »

Auteur

  • C. L.